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  • 15l2. -- DU COMTE DE GRIGNAN A LE REBOURS[1]

Le 17 août à Marseille 1710.

Je connois il y a longtemps, Monsieur, la bonté de votre cœur qui ne se dément jamais pour vos amis, en aucune occasion. Comme je ne puis douter que vous n’ayez beaucoup contribué par vos soins obligeants à ce que M. Desmarets [2] a fait moi, vous ne devez pas douter aussi que je n’y sois très-sensible, et très-persuadé en même temps que vous auriez mieux fait s'il avoit été en votre pouvoir. M. de Simiane profitera de ce secours, et ce n`est pas une chose indifférente pour moi qu'un aussi agréable établissement que celui qui le regarde présentement[3] : vous comprenez assez, Mon-

  1. LETTRE 1512 (revue sur l'autograpbe inédit). -- 1. Alexandre le Rebours, d’abord conseiller au grand conseil, puis premier commis de Chamillart, qui fit créer pour lui en août 1704 une nouvelle charge d’intendant des finances, qu’il garda jusquà la Régence. « Rebours, cousin germain de Chamillart et de sa femme (Isabelle-Thérèse le Rebours), travailla sous lui d’abord , puis devint intendant des finances. C’étoit, Je pense, le véritable original du marquis de Mascarille, et fort impertinent au fond. » (Saint-Simon, tome II, p. 313.} Voyez encore les Mémoires, tome IV, p, 299 ; et Dangeau, tomes X, p. 97, et XVI, p. 174.
  2. 2. Desmarets, sur la demande de Chamillart, avait succédé à celui-ci dans la charge de contrôleur général des finances, à la fin du mois de février 1708. -- Il avait sans doute fait accorder au comte de Grignan quelque gratification, comme celle de douze mille francs qu’il avait obtenue en 1692 (voyez ci-dessus, p. 95, note 3*), ou facilité, par quelque arrangement financier, l’achat que venait de faire le marquis de Simiane : voyez la note suivante.
  3. 3. «  M. le duc d’Orléans demanda hier au Roi son agrément pour le marquis de Simiane, qui a traité avec M. de Châtillon de la
    • Dangeau nous apprend encore au 7 mars 1705, que le comte
    avait reçu un brevet de retenue de deux cent mille Francs sur sa charge, « sans quoi, ajoute-t-il, Mme de Grignan ne pourroit pas trouver ses reprises quand il mourra, s’étant engagée à toutes les dettes de son mari, qui vit fort noblement dans son emploi. »