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qu’une dans mon potager ; mais le 23 août dernier il I709 en parut une, contre l'ordinaire, d'une très—mauvaise odeur pour toute autre personne moins ambitieuse que je ne le suis. Cependant sans me troubler, Apollon m'ayant inspiré l’air Ah ! petite brunette, je pris ma lyre et je chantai :

Septante et six printemps Veulent qu’on les regrette ; Pourtant par eux je prétends Etre un jour dans la Gazette : Seroit-elle muette, Si j’alloîs à cent ans[1] ?

Adieu, Madame : soyez bien persuadée que je vous honore toujours d`un culte très-particulier, et que je suis plus que personne du monde votre très-humble et très-obéissant serviteur,

COULANGES.

Que ne vous dit point votre bonne voisine ! volontiers elle voudroit vous écrire dans cette lettre pour vous marquer sa reconnnoissance , mais je veux que cette lettre soit de moi tout seul.

Suscription : A Madame , Madame la marquise d'Uxelles, rue Sainte Anne. A Paris.

  1. I2· On voit par ce passage que Coulanges avait eu soixante-seize ans le 23 août 1709 ; ainsi il était né le 23 août 1633.