Je ne pouvais mieux, ce me sembble, employer la parfaitte santé et le regain de jeunesse dont je fais profession, et que [je] pousserai le plus loin qu’il me sera possible. Ma destinée présentement est entre les mains de Monsieur le Cardinal, qui me veut faire voir plus d'une solitude qu'il habite en ces pays-ci selon les saisons, et qui pour mon retour à Paris me jetant du côté de la rivière de Loire[1], m’a fait prendre la précaution de ne point passer par Chalon sans aller un moment rendre mes respects à Catherine de Beaufremont[2]. Je m’acquittai donc de ce devoir jeudi matin, et je trouvai, par vos soins, Madame, une chapelle magnifique ; le tombeau que vous avez fait élever à feu M. le marquis d’Uxelles[3] est d'un très-bon air, et très—hien exécuté, le dessin très-beau, les figures très-proprement taillées, et les inscriptions sur les marbres très à propos et très-bien gravées. Je pris d'autant plus de plaisir à les lire, que je connus par elles que Marie de Bailleul[4] n’avoit fait toute cette dépense que parce qu’elle avoit été mariée dans la maison d’Uxelles, et point du tout pour être enterrée dans cette chapelle, ce qui me fut d’une très-grande consolation. Comme je n’ai pas manqué, Madame, de me bien vanter ici de l'honneur de votre amitié, Monsieur le Cardinal a été tout le premier à m'en estimer davantage ; et sur cela, combien m'a-t-il demandé de vos nouvelles, et m`a-t-il chargé de vous faire des compliments de sa part ! Je l’ai trouvé en
- ↑ 4. Voyez la lettre suivante, vers la fin, p. 524.
- ↑ 5. Catherine-Aimée de Beaufremont, fille de Nicolas, baron de Senecei, chevalier de l’ordre, grand prévôt de France, bailli de Chalon, fut grand’mère du mari de Mme d’Uxelles (voyez p. 520, la note 12 de la lettre suivante) : son tombeau était sans doute dans la chapelle dont va parler Coulanges.
- ↑ 6. Le mari de Mme d’Uxelles, qui avait été, ainsi que son père et son grand-père, gouverneur de Chalon. Voyez tome I, p. 375, note 1.
- ↑ 7. Nom de Mme d’Uxelles.
