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qu'on ne soit obligé de lui faire une opération ; ajoutez à ce mal un cruel rhumatisme, et vous jugerez, Madame, que ses vapeurs ne sont pas le plus grand de tous ses maux. Il est comme Job sur son fumier, à la patience près ; je suis très-fâchée de son état. C'est pour ainsi dire demeurer seule sur la terre, que de voir disparoître tout ce que l'on a connu : ce qui est de certain, c'est que l'on n`y sera pas longtemps. Votre amie Mme de Lesdiguières fait des merveilles pour la duchesse de Lesdiguières, jadis Mme de Canaples[1].

Vous savez, Madame, que notre Sanzei a été fait brigadier.


  • 1502. -- DE MADAME DE GRIGNAN A

MADAME DE SIMIANE[2]

J'Al été incommodée et me suis guérie sans remède : je suis persuadée de votre inquiétude, et que vous voulez que je dure autant que l'univers. Ne manquez pas à m'envoyer l'opéra de Télémaque [3]je le lirai avec grand plaisir, en attendant celui que j'aurai de le voir ; car je

  1. 6. Sur Mme de Lesdiguiêres, qui avait perdu son fils en octobre 1703 (ci-dessus, p. 327, note 6), voyez tome III, p. 40, note 12. -- Sur le vieux Canaples, devenu duc de Lesdiguières par la mort de son cousin, voyez tome II, p. 4O2, note 8. Sa femme Gabrielle-Victoire de Rochechouart, fille de Vivonne, mariée depuis le commencement de septembre 1702, mourut, d’apres Moréri, en mars 1740, âgée de soixante—neuf ans. Voyez ce qu’en dit Saint-Simon, tome IX, p. 419, et tome IV, p. IO et 11.
  2. LETTRE 1502. —- 1. Cette lettre, probablement incomplète, a été publiée dans le Mercure de juillet 1763, avec les fragments que nous donnons plus loin, p. 566-575.
  3. 2. C’est celui que Danchet et Campra mirent au théâtre en 1704, et qu’ils avoient composé de divers fragments d’autres opéras. Mme de Grignan croyoit que cette tragédie étoit entièrement nouvelle. (Note du Mercure.) — Sur le livre de Fénelon, voyez ci-dessus, p. 478, note 10.