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Quelle tristesse, Madame, de voir disparoître toutes les personnes avec qui on a vécu ! J'apprends dans ce moment la mort de Mme de Bois-Dauphin[1]. Je vous quitte avec regret, Madame, pour aller au secours de Mme de Louvois ce ne sera pourtant qu'après vous avoir suppliée de ne point oublier la manière dont je vous honore, j’ose dire plus, celle dont je vous aime. Je vois quelquefois Mme de Lesdiguières ; j’ai même été chez elle avec Mme de Simiane, qui ne l’avoit point vue depuis la perte de son fils[2] : cette dernière prétend que ce n'étoit point sa faute ; mais il étoit un peu tard, je l'avoue. Elle vous adore, mais elle soutient, et je suis de son avis, que ce n'est pas vous voir que de se souvenir de vous [3]? Je crois le printemps revenu à Marseille, car il se laisse entrevoir dans ce pays—ci. J’oubliois de vous dire que l’abbè Têtu a été très-sensible à l’honneur de votre souvenir malgré la cruauté de tous ses maux.

    monde, où il avoit toujours été recherché, un très-honnête homme, et même bon homme, d’une bonne famille du parlement de Paris. Il avoit passé sa jeunesse à` la cour, et avoit fort connu Mme de Maintenon chez le maréchal d’Albret ; et depuis chez Mme de Mon— tespan, et il conserva avec toutes les deux considération, amitié, liberté et commerce jusqu’à la fin de sa vie, et a utilement servi des gens auprès d’elles. C’est peut-être le premier homme connu qui se soit plaint de ce mal, si malheureusement devenu commun depuis, ignoré de ceux qui l'ont et de ceux qui le traitent, et qui sous mille formes différentes est appelé vapeurs. » (Saint-Simon, addition au Journalde Dangeau du 26 juin I706.)

  1. 5. Mère de Mme de Louvois : voyez ci-dessus, p. 141, note 7.
  2. 6 ; Jean-François-Paul de Créquy, duc de Lesdiguières, mort à Modène le 6 octobre 1703, âgé de vingt-cinq ans. (Note de l'édition de 1751.)
  3. 7. Voyez ci-dessus, p. 181 et p. 347.