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Verrlez voler à Grignan ; tant que cela ne Sera point,


Croyez que Je ne vais que terre à terre. 1500. -- DE MADAME DE COULANGES

A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, le 5è février.

LA comtesse de Gramont, Madame, ne se porte pas bien ; aussi je la crois moins soutenue que le comte par les charmes de la cour, quoiqu’elle y soit traitée avec toutes les distinctions possibles. M. de l’Hôpital[1] est mort : c'étoit une de vos conquêtes ; sa femme[2] demeure avec quarante mille écus de rente ; cela change fort son état ; car on ne la faisoit vivre que des infiniment petits'[3]. L`abbé Têtu est dans un état très-digne de pitié : ses vapeurs augmentent au lieu de diminuer ; il y a trois mois qu`il n’a dormi ; il ne mange plus, et son imagination se sent des désordres de son corps : ajoutez à tous ses maux soixante—dix—huit ans, et Vous jugerez que nous aurons bien de la peine à le tirer de l`état où il est[4]

  1. LETTRE 1500. -- 1. Guillaume-François-Antoine de l’Hôpital, marquis de Sainte-Mesmes, etc., vice-président de l’Académie des sciences mourut à quarante-trois ans, le 3 février 1704. « C’ét0it dit Dangeau au 5 février, le plus savant et le plus fameux homme de notre siècle dans toutes les parties des mathématiques, surtout dans la géométrie. « : Sur un autre marquis de l’Hôpita1, de la même famille, voyez ci-dessus, p. 360, note 6.
  2. 2. Marie-Charlotte de Romillei de la Chesnelaye. (Note de l'édition de 1751.)
  3. 3. Allusion au livre du marquis de 1’Hôpîtal, imprimé en 1696 à l’lmprimerie royale, sous ce titre : Analyse des infiniment petîts pour l'intelligence des lignes courbes.
  4. 4. L’abbé Têtu mourut le 26 juin 1706. « Cet abbé Testu étoit plein d’esprit et d’un esprit fort orné, un répertoire d’anecdotes de la cour, et des meilleures et plus illustres compagnies du grand