une grande dépense, qu'il est résolu de présenter au Roi des parties[1] de tous les dîners qu'il y donne ; c’est tellement la mode, que c'est une honte de n’y avoir pas été. la comtesse va tous les jours dîner à Marly, et le soir revient dans sa jolie maison vaquer à sa famille. Madame votre belle-sœur est fort joliment logée : j`allai chez elle en dernier lieu ; je la trouvai dans une très-parfaite santé, Mlle de Grignan[2] et le P.·Gaffarel avec elle, cHarmée de la vie qu`elle mène : bien des prières, bien des lectures, et une société de personnes qui sont toutes occupées de l`éternîté, indiffrentes pour les nouvelles du monde, peu sensibles à tout ce qui passe[3]. En vérité, Madame, ce n’est pas eux qui ont tort.
La comtesse de Gramont se porte très-bien : il est certain que le Roi la traite à merveilles ; et c'en est assez pour que le monde se tourne fort de son côté ; mais comme vous savez, Madame, le monde est bien plaisant ; permettez-moi de vous supplier de me conserver l'honneur de vos bonnes grâces, d'assurer M. le comte de Grignan et Monsieur le chevalier de mes très-humbles services. Je conterai à notre maréchal[4] tout ce que vous pensez de son mérite et c'est par là que je prétends me faire valoir auprès de lui.
- ↑ 5. C'est-à-dire des mémoires_à payer, comme on dit des parties d’apothicaire.
- ↑ 6. Voyez sur les dernières années de Mlle de Grignan morte en 1735, la Notice, p.249 et 250.
- ↑ 7. Nous rétablissons le texte des premîères éditions (1751, 1756) ; à « tout ce qui passe, »on avait substitué : « tout ce qui se passe. »
- ↑ 8. Catinat.
qu’Hamilton a célébré sous le nom.de Pontalie dans le prologue du conte du Bélier. (Note de l'édition de 1818.) —- Voyez sur la femme du célèbre comte de Gramont, tome II., p. 285, note 9, et ci-dessus, p.329, note 5.