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puissiez lire ce qu`elle vous mande. Je ne suis pas moins affligé qu’elle d’entrevoir que c’est une chose incertaine que votre retour vers la fin de décembre ; une belle gelée vous déplairoit-elle tant pour vous ramener rapidement en ce pays-ci ? Ce n’est pas que je souffrirai beaucoup tout l`hiver de le passer avec vous sans vous pouvoir étaler tous les charmes de mou antique Ormesson ; car je meurs d`impatience de vous y voir, Madame, et de vous faire avouer que les beautés naturelles sont de cent piques au-dessus de celles où l’art s`est le plus exercé. J’aime plus que ma vie Mon vieux château ; Je vois sans nulle envie Fontainebleau, ’ Et tous ses bâtiments pompeux ; ` Je me tiens heureux Dès que je suis là : Oh gai, lon là lon lire, oh gai, lon là !

ans ce lieu la nature Tient ses beaux jours, Simple dans sa parure, Dans ses atours ; Mais parfaite dans sa beauté, Sans rien d’emprunté, Elle brille là  : Oh gai, lon là lon lire, oh gai, lon là ! Je crois, Madame, que c’est parler aux rochers que de vous envoyer toujours des paroles sur cet air-là ; j'avois fort prié un musicien d’importance de me le noter ; mais il n`en a rien fait ; peut-être que quelque galopin de ce pays—ci aura pu l’apprendre à quelque galopin du vôtre ; nous le tenons tous tant que nous sommes de Jeannot, qu’il n’est pas que vous n`ayez vu autrefois au Cours accorder si musicalement sa voix avec