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ment des armées vaut bien la solidité des châteaux du comte de Tillières , on pouvoit même en faire l'horoscope sans témérité : il a toujours pris la route et le vol de tous ceux qui arrivent. Je ne plaindrai guère Mme de Villars,[1] si elle est mécontente de sa destinée et d'aller à Strasbourg : la voilà bien malade d'être la reine de tant de guerriers ; elle représentera Armide, et les enchantera tous. On nous a mandé que Mme de Villars, la mère, avoit eu une nouvelle attaque ; c`est celle-là qui me fait pitié ; mais non, car elle se prépare à ce moment si certain et si oublié. M. de Coulanges croit donc aimer Ormesson ; il en fait ses délices , comme le chevalier de Grignan fait de l’Mazargues[2], où il est avec des ouvriers, l

    de l’édition de 1751.) Voyez la réponse de Mme de Coulanges, p. 483, et ci-dessus, p. 242, note 5.

  1. 8. Jeanne-Angélique Roque de Varangeville, « belle et de fort grand air » , » dit Saint-Simon (tome III, p. 345), mariée le 1er février 1702 au maréchal de Villars. Celui—ci avait contracté en I69I, avec une demoiselle Piron, une première alliance dont aucune généalogie ne fait mention ; il paraît qu’il n’en eut pas d'enfants. Voyez le Journal de Dangeau, au 26 avril 169l, et ci-dessus, p. 348, note 6. -- Le maréchal de Villars, dit Saint·Simon (tome IV, p. 106, 1703), resté a Strasbourg, eut l’armée d`Allemagne. « Il y avoit fait venir sa femme, dont il étoit également amoureux et jaloux, à qui il avoit donné pour duêgne une de ses sœurs, qui ne la perdit guère de vue nulle part nombre d’années et qui se trouvoit mieux là qu’à mourir de faim dans sa province, avec Vogué son mari, où elle ne retourna plus. Les ridicules furent grands, et les précautions pas toujours heureuses. » Voyez ci-après, p. 490 et note 3.
  2. 9. Jolie terre aux environs de Marseille, échue par une fille de la maison d'Ornano dans celle de Grignan. (Note de l'édition de 1751.) — Marguerite de Raymond de Montlaur, veuve de Henri-François-Alphonse d’Ornano, seigneur de Mazargues, frère du maréchal d’Ornano, fit donation de la terre de Mazargues à Francois Adhémar de Grignan, son petit-fils, le 5 mars l658. Marguerite d`Ornano, sa fille, avait épousé Louis-Gaucher Adhémar comte de Grignan , père du mari de Mlle de Sévigné. Voyez le P. Anselme, tome VlI, p. 392. -- V0yez en outre ci-dessus, p. 9, note 4. -- Mme de Grignan mourut à Mazargues deux ans et demi après. (Notice, p. 305.)