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1691 les voyages de Marly, les traiter solidement, se retirer pour en parler avec un air de solidité qui fait rire les gens qui voient cela tel qu’il est ? Mon cher Monsieur, il faudroit songer à quelque chose de plus solide. M. de Barrillon qui vient de mourir[1] en a été persuadé : Dieu lui a fait de grandes grâces ; c’est ce qui doit consoler ses amis, dont en vérité je ne puis douter que je ne fusse du nombre. Hélas ! on ne songe plus à la cour à M. de Louvois : ce qui fait qu’on en étoit si occupé fait qu’on l’oublie si tôt. C’est le monde, ce monde que je ne crois plus aimer : Dieu veuille que je ne me trompe pas !

Je meurs d’envie de m’en retourner à mon Brevannes[2], qui me va échapper au premier jour ; il faut être assez peu attaché à toutes choses pour soutenir les petits chagrins sans les sentir.


1328. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À COULANGES.

À Grignan, le 24e juillet.

Les bons comptes font les bons amis ; j’ai reçu toutes vos lettres mon cher voisin[3] : celle du 20e mai, celle du 4e juin, dont vous étiez en peine, et cette dernière du 4e juillet, avec l’épître que M. de Nevers vous a envoyée

    all’erta, qui signifie « sur la hauteur, » et par suite « au guet. » Voyez les Dictionnaires de MM. Diez et Littrê.

  1. 10. Les mots : « qui vient de mourir, » manquent dans la copie de la Bibliothèque. — « M. de Barrillon mourut à Paris après une longue maladie ; il étoit conseiller d’État ordinaire. » (Journal de Daugeau, au 23 juillet 1691.) « Le Roi a donné à M. de Marillac la place de conseiller d’État ordinaire qu’avoit M. de Barrillon. » (Ibidem, au 31 juillet 1691.)
  2. 11. « À ma petite maison de Brevamnes. » (Copie des Mémoires.)
  3. Lettre 1328. — 1. Voyez la lettre du 15 mai précédent, p. 20.