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vous nous avez envoyé un prisonnier,(7)qui l'est, je crois, présentement de Mlle de Bellefonds (8); il soupa avec elle

et suivantes, la lettre de Mme de Coulanges, particulièrement p. 171 et note 9

7. Jean-Baptiste de Capoue, prînce de la Riccia, fut arrêté dans le royaume de Naples, vers la fin de septembre 1701, et conduit à Toulon, avec le baron de Chassinet, gentilhomme de Franche-Comté. Ils y restèrent quelque temps renfermés dans la tour. Le comte de Grignan reçut l’ordre de les envoyer à Paris, où il les fit conduire par le lieutenant de ses gardes accompagné de six cavaliers. Ils y arrivèrent le 28 mars 1702 ; le prince de la Riccia fut conduit à Vincennes, et le baron de Chassinet à la Bastille,(journal manuscrit de du du Junca : voyez ci-dessous, p. 498 et note 2.) Ces deux prisonniers étaient au nombre des principaux chefs de la conspiration qui avait éclaté à Naples le 22 septembre 1701, dont le but était de soustraire ce royaume à l'autorité du roi d’Espagne, et d’y établir un archiduc d’Autriche. (Voyez l’Histoire de la dernîère conjuration de Naples : en I7OI· Paris, Giffart, 1706, in-12.) Ils auraient été infailliblement punis de mort si le duc de Molès, qui avait encore à Vienne l’état d‘ambassadeur d’Espagne, n’eût conseillé à l’empereur Léopold de le faire arrêter par une sorte de représailles. On craignait que le supplice d’un homme aussi puissant que le prince de la Riccia ne donnât trop d’effroi aux partisans nombreux que la maison d’Autriche conservait à Naples. (Voyez » l’Histoire des Deux Siciles par M. d’Égly, tome IV, p. 322, et les Mémoires de Philippe V par le marquis de Saint—Philippe, tome I , p. 136.) Dangeau croyait que c’étaît le prince de la Macchia qui avait été conduit à Vincennes, mais il se trompait. Caietan Gamba— Corta, prince de la Macchia, l’un des principaux conjurés, était parvenu à s’échapper de Naples. Dangeau ajoute : « Le prince .... a assez de liberté pour un prisonnier, il a la permission d’aller les soirs chez la maréchale de Bellefonds. Le baron de Chassinet ne voit personne à la Bastille, mais on vient de lui donner la permission d’avoir un valet à le servir. Journal, 8 avril 1702. (Note de l' édition de 1818.)

8. Marie-Madeleine-Hortense Gigault de Bellefonds, fille du marquis de Bellefonds (fils du maréchal) et de Marie—Olympe de la PorteMazarini, mariée le 27 mars 1708 avec Anne-Jacques de Bullion,marquis de Fervaque. Elle demeurait à Vincennes avec sa grand’mèreMadeleine Foucquet, veuve du maréchal de Bellefonds. Le gouverneur du château était alors Louis-Charles—Bernardin Gigault, marquis de Bellefonds ; mais comme il n’avait encore que seize ans, toutel'autorité était exercée par Charles le Fournier de Bernaville, lieu-