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plus tranquille que jamais ; je m’y trouve à merveilles ; il me paroît qu'on ne se peut ennuyer dans un lieu où vous êtes si chérie. L`abbé Têtu a été ravi de l'honneur de votre souvenir, aussi bien que Mme de Frontenac et Mlle d`Outrelaise ; ce premier est plus jeune que jamais ; il seroit tout prêt à conduire le roi d`Espagne[1] ; chaque année lui en ôte deux, de façon qu’il est assurément trop jeune. Il y a longtemps que je n'ai vu Madame votre belle-sœur ; elle a des vapeurs, et quand cela est ainsi, elle est seule sur son lit. Je lui ferai vos reproches. Je crois que M. de Sévigné reviendra bientôt de Bretagne. A propos de la Bretagne, personne ne doute que M. de Beaumanoir n’épouse Mlle de Noailles[2]. Mme de Simiane accouchera bientôt[3]. Je voudrois bien pouvoir lui être bonne à quelque chose ; mais je suis tres-peu habile sur les accouchements ; et comme vous savez que je ne joue point, vous voyez bien qu`il m’arrive encore de lui être inutile quand elle se porte bien. J'aurai cependant l'honneur de la voir, et de vous mander de ses nouvelles, quand elle ne sera point en état de vous écrire. Mme de Sanzei est à Autry [4].

    jusqu’à la rue Saint-Antoine. Ce fut dans cet hôtel que logea le czar Pierre le Grand, en 1717, lorsqu’il vint visiter Paris. Il a été détruit vers le milieu du dix-huitième siècle. On voyait dans les jardins un petit tombeau de marbre que la duchesse de Lesdiguières avait fait ériger à une chatte qu’elle aimait. (Note de l'édition de I8l8·) Voyez tome VI, p. 323, note 22.

  1. 9. Allusion à Mme de Bracciane, qui, malgré son âge avancé, conduisoit la reine d’Espagne. (Note de l'édition de I75I.)
  2. 10. Emmanuel-Henri de Beaumanoir, marquis de Lavardin, lieutenant général pour le Roi en basse Bretagne, épousa, le 20 février 1703, Marie-Françoise de Noailles, sa cousine germaine. Il était colonel de cavalerie, et fut tué à la bataille de Spire, le 15 octobre 1703. Il était né en 1684.
  3. 11. Voyez ci-dessus, la lettre du 25 novembre, p. 438, note 1 ; et ci-après, p. 481, celle du 10 mai 1703.
  4. 12. Voyez tomes II, p. 214, note &&, et IV, p. 139, note 6.