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Suscription : Bretagne. A Monsieur, Monsieur Burot, procureur au présidial de Nantes. A Nantes


1490. -- DE MADAME DE COULANGES A MADAME DE GRIGNAN.

A Paris, le 12è septembre.

JE suis peu dans le monde, Madame, et si peu instruite de ce qui s`y passe, que je n'oserais vous agacer, mais quand vous m'honorez de votre souvenir, j`y réponds avec un empressement qui vous doit faire connoître la sensible joie que j'en ai, et juger en même temps que mon silence doit s’appeler de la discrétion toute pure. Il est vrai, Madame, que vous êtes bien exposée aux grandeurs de ce monde ; vous réussissez si bien, qu`il seroit malheureux que vos talents ne parussent point ; vous ne payez pas seulement d'invention : on n`a parlé ici que de la magnificence avec laquelle vous avez reçu les princes [1]. Ce n`ét0it qu`en attendant la reine d`Espagne [2] : Mme de Bracciane[3] sera ravie de vous prèsenter à sa jeune reine. Je la trouve, comme vous, bien digne de l'emploi qu`eIle a ; mais la façon de penser de

  1. LETTRE 1490. -- 1. Voyez la lettre du 18 décembre 1700, p. 459 et note 3.
  2. 2. Marie-Louise-Gabrielle de Savoie, sœur cadette de la duchesse de Bourgogne mariée par procuration à Philippe V, roi d’Espagne, le 11 septembre 1701. Elle éprouva une tempête qui l’obl1gea de relâcher à Antibes ; le gros temps la força de se réfugier de nouveau dans le port de Toulon , et elle continua son voyage par terre. Voyez le Journal de Dangeau, aux 7 et I2 octobre 1701.
  3. 3. La princesse des Ursins, qui venait d' être nommée camarera mayor de la reine d’Espagne et se disposait à aller l'attendre à Villefranche.