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Vous allez avoir bien des affaires, Madame, pour recevoir les pr1nces[1] ; Je suis assurée que vous n'en serez point du tout embarrassée. Mme de Simiane trouva hier au soir ici Mme la duchesse du Lude, qui est venue passer deux ou trois jours à Paris, et lui demanda de quelle manière il convenoit que vous fussiez habillée pour recevoir cette belle et grande compagnie : elle lui répondit que ce n'étoit pas une question; qu`il falloit un grand habit, une coiffure noire, en un mot, comme vous seriez au souper du Roi. Je ne vous parle point de plusieurs mariages dont il est question, et dont je suis sûre que vous ne vous souciez guère. Mme de Simiane s`embarqua hier au soir pour aller souper chez ma nièce de Tillières [2]où est le rendez-vous du beau monde tous les jours ; vous voyez bien, Madame, qu’on a du monde quand on en veut avoir. M. de Coulanges veut répondre lui-même aux aimables reproches que vous lui faites ; il est cause que l'on a fait des chansons sur tous les grands directeurs ; il a eu la goutte comme un grand homme ; je le plains si jamais il est obligé de se croire vieux.

  1. 4. Le duc de Bourgogne et le duc de Berri, après avoir accompagné le roi d’Espagne, leur frère, sur la frontière d’Espagne, firent le voyage de Provence. (Note de l'édition de 1751.) -- Nous voyons dans les lettres du poète Duché (Marseille, 1830, in-8°) que le comte de Grignan reçut successivement les princes à Tarascon, le 6 mars 1701 (p. 235) ; à Aix, où Mme de Grignan leur fit servir une grande collation (p. 249 et 251) ; à Marseille (p. 254) ; puis à Toulon (p. 279).
  2. 5. Michelle-Gabrielle du Gué Bagnols, fille du conseiller d’État intendant, beau-frère de Mme de Coulanges. Voyez ci-dessus, p. 242, note 5.