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à Marly pour dix jours. Je donnai à dîner à Mme de Simiane en plein réfectoire le jour de la Madeleine[1] : nous avions la comtesse de Gramont[2] à notre dîner, et ensuite il fut question d`un sermon tout neuf du P. Massillon[3]. La seule visite que je me suis permise, a été celle de la maréchale d`Humières ; en vérité, il n`y a qu'à habiter le faubourg Saint-lacques pour être une personne au-dessus des autres : on ne peut assez admirer la parfaite patience de cette maréchale, sa résignation à la mort, sa piété, son courage ; enfin rien n'est tel que le faubourg Saint-Jacques ; Mme de Guitaut l'habite aussi ; je vous assure que ce quartier fournit une très-bonne compagnie. Je voudrois bien, pour nous venger de la joie que vous avez eue de nous quitter, que votre séjour à Grignan vous ennuvât autant qu'a nous [4]; si cela étoit, Madame, il nous seroit permis d'espérer bientôt votre retour. Une des grandes nouvelles du monde, c'est que Madame de Bourgogne changera de confesseur aussi souvent qu'elle voudra, pourvu qu`il soit jésuite [5].

  1. 4. Le 22 juillet.
  2. 5. Voyez tome II, p. 285, note 9, et ci-dessus, p. 329.
  3. 6. Massillon, qui commençait à être en grande réputation, dit Dangeau (au 1er novembre 1699), avait prèché à Versailles la Toussaint et l’Avent de 1699 ; il avait été désigné pour prêcher à la cour le carême de 1701.
  4. 7. Tel est le texte de l’éditi0n de 1751, notre seule source pour cette lettre.
  5. 8. « Monseigneur le duc de Bourgogne et Mme la duchesse de Bourgogne étoient à vêpres avec le Roi, et au sortir de la chapelle le P. Gravé fut présenté dans sa chambre pour être son confesseur ; le P. Paulmier l’avoit confessée à sa dernière communion, et on croit qu’elle en veut essayer plusieurs. » (Journal de Dangeau, au 14 août 1700.) Plus tard, la duchesse de Bourgogne eut pour confesseur le P. de la Rue.