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vingt, pour rembourser mes rentes au denier dix-huit dans la province. Je ne veux pas, Monsieur, rien faire sur ce que je vous dois, sans savoir auparavant votre volonté. Si vous voulez me convertir du denier dix-huit au denier vingt, je serai ravi de demeurer votre débiteur ; sinon, agréez, s`il vous plait, que je vous rembourse. On place tous les jours, à Paris, de l'argent au denier vingt -deux[1] et j`en ai vu ce matin passer un contrat de 40 000** de principal. Je suis toujours du meilleur de mon cœur, Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serv1teur,

SÉVIGNÉ.

Ayez la bonté de m'honorer promptement d'un mot de réponse.[2]

Suscription : A Monsieur, Monsieur de Trévaly, à Nantes.

  1. 5. Au denier dix—huit, c’est cinq Francs d’intérêt pour quatrevingt-dix de principal ; au denier vingt, cinq pour cent ; au denier vingt-deux, cinq pour cent dix.
  2. 6. Trévaly consentit à ce qui lui était demandé. Voici sa réponse, dont la minute est jointe à l'original de la lettre de Charles de Sévigné : Le 22è mai. A l'égard du petit crédit que vous avez bien voulu me consentir dans l’occasion que Madame votre mère voulut s’acquitter vers les états d’un contrat qu’elle devoit à M. de Harouys*, j’en fais trop de cas pour ne pas aller au-devant de tout ce qui peut me le conserver. Je veux donc bien en réduire les intérêts au denier vingt pendant quatre ans, comme les gens les plus précautionnés ont fait en ce pays ici, et si vous désirez quelque chose de plus de moi, je serai toujours disposé à tout ce qu’il vous plaira m’ordonner, étant avec bien du respect, etc.
    • Voyez la Notice, p. 259 ; tome VII, p. 258 et note 12 ; tome IX,
    p. 4 et 9 ; tome VIII, p. 27 et 28, etc.