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trouvai M. le duc de Lorraine 2[1], qui vint me recevoir à la porte, et me mena ensuite vers la cheminée. Je lui fis mon compliment dans les mêmes termes qui étoient dans mon instruction ; il me parut très-pénétré des bontés du Roi, et me dit d'assurer Sa Majesté de sa reconnoissance parfaite.

Je fus conduit de là avec les mêmes cérémonies chez Mme la duchesse de Lorraine[2], à qui je fis aussi mon compliment dans tous les termes qui m'avoient été prescrits dans mon instruction ; elle me parut pleine de respect et de reconnoissance des bontés et des marques d`amitié qu'elle recevoit du Roi, et m`ordonna de bien rendre compte de tous ses sentiments à Sa Majesté.

De là je fus chez M. le prince Charles, évêque d’Osnabruck[3] qui me reçut avec les mêmes cérémonies et les mêmes officiers que M. le duc de Lorraine. Vous savez, Monseigneur, que ce n'est point comme son frère qu'il avoit les mêmes officiers, mais comme souverain. Je lui fis un petit compliment, auquel il répondit avec tous les sentiments de reconnoissance des marques qu'il recevoit des

    avoit toutes les grandes charges de la cour de Lorraine. 1 : La principale de ces charges était celle de grand maître (maréchal) de la maison.

  1. 2. Le duc Léopold, rétabli dans ses Etats par le traité de Riswick. Il était venu à Versailles et y avait fait hommage au Roi le 25 novembre précédent pour la mouvance du duché de Bar. Voyez ci-dessus, p. 435) et note 5.
  2. 3. Elisabeth-Charlotte d’Orléans, fille de Monsieur, frère du Roi, mariée au duc de Lorraine le 13 octobre 1698.
  3. 4. Le siège d’Osnabruck était alternativement occupé par un catholique et par un protestant ; le prince Charles (nous omettons ses autres prénoms), frère puiné du duc de Lorraine, y avait succédé en 1698 à l’électeur de Hanovre (voyez tome VI, p. 23, note 17, et tome IV, p. 61, seconde partie de la note 6). Le prince Charles devint en outre au mois de septembre 1710 coadjuteur, puis le 6 janvier 1711 archevêque électeur de Trèves, et mourut à trente-cinq ans, le 4 décembre 1715.