coiffe. » L`autre lui répondit naturellement : « Mais elle est belle. »
1482. -- DE COULANGES A MADAME DE GRIGNAN.
A Paris, ce 2è février.
J’AvouE que j`ai tort, Madame, de la jeunesse dont je suis, de n`avoir point suivi la bonne compagnie qui est allée à Rome[1], et d`autant plus que si le repentir m`eût pris en cbemin, il m'eùt été fort aisé, sous votre bon plaisir, à la veille même de l'embarquement, de rester dans la plus belle ville du monde et dans une cour préférable pour moi, par bien des raisons, à celle que j'aurois été chercher. Mais, Madame, j`ai depuis quelque temps de grands charmes en celle-ci, et vous en conviendrez, quand je vous apprendrai que j’ai profité du mauvais ménage qui s`est mis entre M. de Barbesieux, M. de Villequier[2] et le marquis de Créquy[3]. Ces deux Messieurs ont abandonné enfin les logements qu`ils tenoient à Versailles dans la maison de M. de Barbesieux ; et généreusement le fils de Mme de Louvois s'est cru obligé d’en donner un à son beau-père, que j`ai accepté. J'ai donc à Versailles à I’heure qu`il est la chambre qu'occupoit M. de Villequier, que j`ai meublée de mes propres meubles pour en être encore
- ↑ LETTRE 1482. -- 1. On avait reçu en décembre et en janvier de mauvaises nouvelles du pape (Innocent XII, qui ne mourut qu’à la fin de septembre 1700) ; au 11 janvier, les cardinaux de Janson et de Coislin, au 17 le cardinal d’Estrées, prirent congé du Roi pour le voyage de Rome. Voyez Dangeau, tome VII, p. 2I7, 224, 229, 233.
- ↑ 2. Cousin germain de Barbesieux par Madeleine Fare le Tellier, sa mère. Voyez tome VII, p. 320, note 4.
- ↑ 3. Il avait épousé Anne-Charlotte d’Aumont, cousine germaîne de Barbesieux. La disgrâce du marquis de Créquy avait sans doute cessé en même temps que celle de Mme de Polignac, revenue à la cour 1ere septembre 1695.Voyez.tome VIII, p. 22 et note 8.