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culièrement votre très-humhle et très-obéissante servante, Gode V. DE LA TROCHE[1]

Vous voulez bien, Madame, que j'assure ici M. le comte et M. le chevalier de Grignan de mes respects. Le prince d’Isenghien[2] a la petite vérole, et un des petits d’Antin.

Monsieur votre frère s’en revient riche des ètats[3].Les coiffures à la babiche ne siéent pas bien a Madame sa femme ; elle disoit l’autre jour à Mme Bouchu : [4]: « Mais quoique cette coiffe soit fort jeune, je m’y puis coiffer : Mme la duchesse d’Humières, qui est de mon âge, s`y

  1. 24. Les mots dc la Troche sont très-lisibles dans l'autograplie ; Gode V 1’est moins. Mme de la Troche était une demoiselle Gode de Varennes : voyez tome I, p. 416, note 4.
  2. 25. Louis de Gand, prince d’Isenghien, né à Lille le 16 juillet 1678, colonel d’infanterie en 1697, maréchal de France en 1741, épousa en 1700 Anne-Marie-Louise, princesse de Furstemberg, morte six ans après. Il se remaria en 1713 avec la fille unique du marquis de Rhodes et d’Anne—Marie-Thérèse de Simiane Gordes, et en 1720 avec Marguerite-Camille Grimaldi, fille du prince de Monaco.
  3. 26, Ayant touché les onze mille francs que la Bretagne devait lui payer pour sa charge ? Voyez ci-dessus, p. 420, fin de la note 21.
  4. 27. Élisabeth Rouillé, femme de Jean-Etienne Bouchu, conseiller d’État, intendant du Dauphiné, d’où il revint en I705, après s’y être, dit Saint-Simon (tome IV, p. 438), « cruellement enrichi » Veuve en octobre 1715, après un projet de mariage rompu en 1718 avec le prince de Turenne (ancien chevalier de Bouillon), elle finit par épouser en 1731 le duc de Châtillon (ancien comte de Lux : voyez tome VIII, p. 222, note 4, et ci-dessus, p. 368, note 9), « cul-de-jatte, pour la rage d’être duchesse, pour ses grands biens, » et mourut « d’une fluxion de poitrine pour avoir voulu aller jouir de son tabouret à Versailles par le grand froid. » (Saint-Simon , tome X, p. 186 et 187.) Voyez encore les Mémoires, tome IV, p. 438 et 439 ; et Dungeau, tome X, p. 292.; Bouchu « et sa femme, qui étoit Rouillé,`sœur de la dernière duchesse de Richelieu et de la femme de Bullion, se passoient très-bien l’un de l'autre. Elle étoit toujours demeurée à Paris » (Saint-Simon, aux dernières pages citées)