Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/449

Cette page n’a pas encore été corrigée

ref folow=p442>taine de vaisseau, puis attaché au duc de Chartres, puis premier écuyer de la duchesse d`Orléans. «  » La Saint-Pierre, dit Saint-Simon (tome V, p. 205), se fourroit partout, divertissoit le monde et soi-même tant qu’elle pouvoit, avec un air étourdi, mais point du tout méchante ni glorieuse. Le mari étoit un faux Caton, bien glorieux, bien présomptueux, bien insolent, jusqu’à ne prendre pas la peine de voir le Roi, de dépit de Marly, quoique ne bougeant de Versailles, méchant et dangereux avec force souterrains, et un froid silencieux et indifférent copié sur d’O, mais avec beaucoup d’esprit. Son nom étoit Castel. »</ref

tant et tant, qu`il fallut coucher la princesse dans le lit de la maréchale. Sa fille et Mme de Saint-Pierre tombèrent sous la table, d'où elles ne se relevèrent que pour vomir et faire d`autres saletés. La dernière pissa dans son mouchoir et le vouloit faire sentir à tout le monde. Pour Mme de Sforce, elle eut assez de raison pour envoyer quérir son carrosse et pour s'aller cacher chez elle. Madame de Chartres est plus entêtée de Mme de Blanzac que jamais ; on dit que c`est à cause du chevalier de Roye2[1], et que Monsieur , qui le trouve aussi fort à son gré ne peut souffrir que Madame sa belle-fille soit de son goût. Je vous parle un peu librement, Madame mais c'est à condition que vous brulerez ma lettre et que vous ne me commettrez point.

Nos Divines m`ont priée plusieurs fois de vous faire des compliments de leur part ; ma fille[2] vous en fait, Madame, de très-respectueux, et je suis très-parti-


`
  1. 22. Barthélemy, chevalier de Roye, capitaine des gardes de la duchesse de Berri. Il étoit, dit Saint-Simon (tome XIII, p. 255 et 256), le dernier des frères du comte de Roucy, et n’av0it rien ; il épousa bientôt après (1715) la fille de Prondre, un des plus riches financiers de Paris, dont il eut beaucoup. Il prit le nom de marquis de la Rochefoucauld, mourut lieutenant général à cinquante et un ans, en 1724, et ne laissa qu’une fille unique, qui a épousé M. de Middelbourg, frère du maréchal d’Isenghien. »
  2. 23. Sa belle-fille : voyez plus haut, p. 216 note 6.