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vence ou à Paris, je vous réponds, Monsieur, que personne ne vous honore plus que moi et n’est plus votre très-humble et très-obéissant serviteur,

` Le chevalier DE GRIGNAN.

Nous sommes ici dans l’affiction de la perte de M. de Pompone. On écrit de Fontainebleau qu’il étoit aujourd`hui à l'extrémité.[1] Pour moi, je ne m’en consolerai point : il avoit mille bontés pour moi.


1481. -- DE MADAME DE LA TROCHE

A MADAME DE GRIGNAN·

Ce 25è novembre.

Vous avez été bien malade, Madame la Comtesse ; j'en suis très-fâchée ; je hais fort que vous vous accoutumiez à l'été en Provence, et si loin de moi, que vous feriez mourir d’inquiétude. Votre chère enfant l’est plus que jamais de sa grossesse[2] ; elle a une pituite et des vomissements qui la désolent, et je né crois pas qu’elle en soit soulagée que son enfant ne remue. Ce n`est rien que

  1. 2. Il mourut à Fontainebleau, le soir même du jour où le chevalier de Grignan écrivait cette lettre, « à quatre-vingt-un ans , dans le désir depuis longtemps de la retraite, que l’état de sa famille ne lui avoit pas encore permise. Sa tête et sa santé étoient entières. Il n’avoit jamais été malade ; il mangea un soir du veau froid et force pêches ; il en eut une indigestion, qui l’emporta en quatre jours. Il reçut ses sacrements avec une grande piété, et fit une fin aussi édifante que sa vie. Torcy, son gendre, eut les postes , et sa veuve douze mille livres de pension. C’étoit une femme avare et obscure qu’on ne voyoit guère. « (Saint-Simon, tome II, p. 329.)
  2. LETTRE 1481 (revue sur une copie de l'autographe). -- 1. Est-ce alors ou à sa grossesse suivante, en I70I, que Mme de Simiane portait le fils qu’elle perdit en 1703 ? Voyez ci-après, p. 468 et 481.