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avoir ni l'ordre, ni les provisions, jugea à propos de dire qu`il prétendoit, comme étant sans diffîculté le premier personnage du diocèse et de ce département[1], faire les honneurs de cette thèse, et y assister depuis le commencement jusqu`à la fin. Cela lui étoit libre, et je ne songeois pas à l'empêcher ; mais il vouloit que le premier président de la chambre[2] en fît autant, et qu’en vertu de l'interprétation de l`arrêt qui fut rendu en 1681 , entre les lieutenants de Roi et les présidents au mortier[3] il soutînt qu`il avoit la préséance sur moi, parce que M. le maréchal d’Estrées étant dans la province, l’autorité du Roi ne m`étoit pas dévolue. Le père du répondant vint me trouver fort alarmé ; je lui dis que si le premier président étoit à la thèse, je n'irois pas. Sur cela il me dit qu'il feroit différer l’acte, et qu'il demanderoit un ordre à Mgr le comte de Toulouse pour que je fisse les honneurs de la cérémonie. Je répondis que s'il en avoit un, j'irois assurément et que toutes choses seroient aplanies. Il est aisé de voir par là Monseigneur qu'il n`a jamais été question de rangs, n1 avec Monsieur de Nantes, ce qui seroit une extravagance insigne de ma part, ni même avec la chambre des comptes. J'étois toujours le maître de sortir de la thèse quand le premier président arriveroit, et puisque[4] j’eusse eu l`ordre d`y assister, il n’auroit pu m`en exclure tout à

  1. 7. Sévigné entend sans doute ici par département son territoire de lieutenant de Roi au comté nantois : « Département se dit aussi des lieux départis et distribués ; et dans ce sens, en parlant de marine, on dit : Le département de Brest..., etc. » (Dictionnaire de l’Académie de 1694.)·
  2. 8. De la chambre des comptes.
  3. 9. Dans 1’édition de 1818 : « les présidents à mortiers. »
  4. 10. Les éditions antérieures à la nôtre ont ajouté si après puisque.