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1478. -- DE CHARLES DE SÉVIGNÉ A MONSIEUR DE POMPONE·

A Nantes, ce 31 août 1697.

PERMETTEZ-M0I, Monseigneur, d’avoir recours à vous dans l’effroyable inquiétude où je suis, et d’avoir l'honneur de vous parler, non pas comme un policier de province à un ministre, mais comme le fils de Mme de Sévigné à Monsieur de Pompone mais dans la confiance que j'ai dans l`amitié que vous avez toujours eue[1] pour elle et dans les bontés dont vous m'avez honoré, je vais prendre la liberté de vous importuner d’un mauvais détail très-digne de mépris, mais qui est devenu considérable pour moi, en ce qu’on a entrepris de me faire passer pour fou, et qu'on a même envoyé de gros mémoires à M. de Torcy[2] sur une vision qui n'a jamais eu le moindre fondement. Je vais donc, Monseigneur, prendre la chose dans sa source, et je vous dirai qu’un gentilhomme de basse Bretagne, qui est allié de ma belle-mère[3], a dédié une thèse de philosophie à Mgr le comte de Toulouse[4]. Monsieur l'évêque de Nantes[5], aux grâces duquel je n'ai pas sacrifié, par la seule raison que je me suis opposé qu'fît[6] la charge de lieutenant de Roi sans en


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  1. LETTRE 1478 (revue en grande partie sur l'autographe). -- 1. Il y a eu, sans accord, dans l'original.
  2. 2. Torcy, qui était en quelque sorte sous la direction de Pompone, son bean—père, avait la Bretagne dans son département.
  3. 3. Louise de Quelen, femme de Maurille de Bréhan comte de Mauron. Voyez tome VII, p. 253, note 1.
  4. 4. Gouverneur de Bretagne, en remplacement du duc de Chaulnes, depuis le mois de mars 1695. Voyez ci-dessus, p. 253, note 1
  5. 5. Gilles—Jean-François de Beauveau, évêque de Nantes, mort le 7 septembre 1.717
  6. 6. Tel est le texte de l'autographe. Dans l’édition de 1818, on avait imprimé : « je me suis opposé à ce qu’il fît. »