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si bien fait par nos remèdes et par nos soins que je le crois hors d'affaireg mais le pauvre homme demeurera paralytique. Tout ce qu`il nous a dit dans son agonie ne se peut n1 croire ni imaginer ; je n`aijama1s vu env1sager la mort avec tant de courage, ni revenir à la vie avec tant de docilité. Ce pauvre mourant parloit toujours de Mme de Sévigné ; il disoit : « Si elle étoit au monde, elle seroit de celles qui ne m'abandonneroient pas ; » nous fondions toutes en larmes, et puis il nous disoit des choses qui nous faisoient rire, malgré que nous en eussions. J'ai une vraie impatience de recevoir l`honneur que vous dites que doit me faire un homme qui a été assez heureux pour vous plaire ; j'avoue que cela me prévient fort en sa faveur. Mais Madame pourquoi le laisse

vous venirtout seul ? en vérité, vous êtes trop raisonnable, et nous souffrons trop de votre raison. J'espère que Mlle de Bagnols aura un beau palais sans l`aller chercher à Turin ou pour parler plus juste un beau château ;


J'ai une grande envie qu`elle soit bien établie. Conservez-moi l`honneur de vos bonnes gràces Madame et si vous


n’êtes point honteuse d'avoir un commerce avec une

nous a conservé quelques détails sur la mort de d’Harouys ; les voici tels qu’on les lit dans son Journal manuscrit : « Du mardi 10è de novembre 1699 sur le midi : Messire Guillaume d’Harouys, conseiller


du Roi en ses conseils, seigneur de la Seilleraie à Nantes, est mort cejourd’hui, étant prisonnier depuis près de douze années, dans le château de la Bastille, par ordre du Roi ; étant présents à sa mort d`une seconde apoplexie Mme de la Seilleraie sa belle-fille et MM. de

Richebourg, maître des requêtes, de Coulanges, le marquis de Sanzei, un prêtre de Saint-Paul, deux récollets de Nantes, et plusieurs domestiques : lequel feu M. d’Harouys a été porté à la paroisse Saint-Paul, le mercredi, à six heures du soir, 11 novembre, et ensuite les cérémonies de la paroisse il a été porté dans l’église des religieuses de Sainte-Marie, où il a été mis dans le caveau avec la famille de MM. de Coulanges. »·- Voyez sur du Junca la note de la lettre du 5 août 1703, ci-après p. 498, (Note de l'édition de 1818·)