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M. d’Harouys. Mme de Sévigné et moi sommes obligés à cette somme [1].

La terre du Buron ne vaut pas tout à fait quatre mille livres de rente ; vous suppléerez le reste, soit sur les revenus de ma charge, si vous êtes quelque temps sans la vendre, soit sur les autres terres.

Il ne me reste plus qu’à vous donner un mémoire exact de toutes les affaires de la maison, qui vont désormais devenir les vôtres, et à vous supplier, ma très-chère et très-aimable sœur, de me conserver jusqu`à la fin cette amitié si chère et si précieuse que vous avez toujours eue pour moi : pardonnez-moi le peu d`honneur que je vous ai fait dans le monde ; le peu de bonnes qualités que Dieu m`a donné a été entièrement inutile pour ma fortune. Je ne dois maintenant songer qu`à tacher de rendre utiles pour mon salut les semences de piété et de religion que vous et moi avons reçues de notre éducation, et que malgré mes déréglements j’ai toujours cultivées par la lecture de plusieurs bons livres.

Je supplie M. de Grignan, Messieurs ses frères, M. de la Garde, le marquis de Grignan et mon aimable Pauline de me continuer leur amitié : je la mérite en quelque façon par l’estime, le véritable attachement et extrême tendresse que j'ai toujours eus pour eux. ` SÉVIGNÉ.

MÉMOIRE DES DETTES QUI SONT DANS LA MAISON. DETTES DE MA MERE,

A Mme de la Fayette[2] ..........… 10.000

Aux héritiers de feu M. d’Ormesson. ..... 30.000 *”

  1. 13. Voyez tome VII, p. 258 et note 12.
  2. 14. A la belle-fille sans doute de l’amie de Mme de Sévigné, à la veuve du marquis de la Fayette.