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ron[1] ; la seconde, c'est qu`il n`y a point de château ni de manoir à cette terre ; la troisieme et la plus considérable pour vous, c`est qu`il n`y a point de domaines[2] et que tout le revenu consiste en fiefs et en rentes seigneuriales ce qui est porté par la Coutume au denier quarante.

A l'égard des cinquante mille francs de M. de Tisé, il suffit de les lui bien assurer, soit en terres à sa bienséance ou en argent, quand vous ou le marquis de Grignan vendrez vos terres de Bretagne, ce que vous ne sauriez faire trop tôt des que Dieu aura disposé de moi. Vous pouvez même le faire des à présent, et j’y consens de tout mon cœur, pourvu que vous m'assuriez pendant le reste de mes jours quatre mille francs par an. Je me suis fixé à cette somme parce que je puis tomber en de telles infirmités, sur la fin de ma vie, soit par la foiblesse de ma vue, qui est fort diminuée, soit par d`autres accidents auxquels on est sujet, que je serai obligé, pour adoucir un peu la tristesse de mon état, de retirer auprès de moi quelque homme de science et de pieté, avec qui je puisse lire, étudier, en un mot me consoler.

En attendant que vous ayez vendu les terres, je me reserve le revenu de la terre du Buron, à condition que vous payerez sur les autres terres mille livres de rente, pour les arrérages de dix-huit mille Francs que ma mère fut obligée d'emprunter à Nantes, pour achever de payer

  1. 11. Terre érigée en baronnie parr lettres du mois de mai 1655 en faveur de Jean de Bréhan, chatelain du Plessis, baron de Mauron, conseiller au pareent e Bretagne (Note de l'édition de 1851.)
  2. 12. Est-ce à dire qu’aucun suzerain n’avait de domaine supérieur, de redevances à prétendre sur cette terre ; ou au contraire que cette terre n’ayant aucune suzeraineté sur d’autres, le revenu consistait en droits et redevances non casuels, mais directs, fixes, de perception plus sûre, d’évaluation plus facile ?