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neur et de nos amis pour finir cette affaire. L`abbé Charrier est l’homme du monde qui vous y peut le plus servir : tout son esprit est tourné du côté des affaires solides, il les entend ; il a un très-bon cœur, il donne volontiers ses soins pour ceux qu’il aime, et je suis le plus trompé du monde, s`il vous les refuse en cette occasion : adressez-vous à lui, et je suis sûr que vous en serez contente.

Des deux cent mille francs que j`ai reçus, il y en a douze de mobilisés ; par conséquent la rassiette que vous ferez à M. de Plelo[1], l`aîné de mes beaux-frères, ne doit être que de cent quatre-vingt-huit mille livres. ’ Cette rassiette dont je viens de parler doit être encore moindre. Mme de Sévigné, par un mouvement de tendresse dont je ne puis me souvenir sans avoir le cœur pénétré, considéra un jour le désordre qui pourroit arriver dans ma maison, si elle venoit à mourir ; et pour me donner une marque essentielle de son amitié, elle fit une donation de cinquante mille francs en faveur d'un des cadets de M. de Tisé : elle déclaroit tout haut, et le disoit même à Mme de Tisé[2], que son intention principale en faisant un présent si considérable, étoit que jamais on [3] ne me demanderoit le fonds ni les arrérages de cette

  1. Louis de Bréhan, qui fut comte de Mauron et de Pielo, et mourut sans hoirs de Sainte du Gouray, héritière et marquise de la Coste, comtesse de Guesbriant, etc., fille de Jean marquis de la Coste, lieutenant de Roi dans la basse Bretagne, et de Madeleine de Rosmadec. -- Son frère cadet, qui devint chef de la famille, et qui jusque-là sans doute s’appela de Galinée (voyez ci-après, p. 4I7, note 11),étaitJean-René-Frangois-Amalric, qui épousa en premières noces Catherine de la Faluère, fille de René le Fèvre, premier président (dont il eut un fils né en 1699, et une fille).
  2. 7. Mme de Tisé était sœur du beau-père de Charles de Sévigné, tante de sa femme (voyez tome VII, p. 314 et note 21).
  3. 8. Dans la première édition on avait imprimé par erreur : «  sa maison, » pour : « jamais on »