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1691 Notre pape a soixante et dix-sept ans ; on dit qu’il n’a pas la mémoire heureuse, et qu’il a une jambe qui ne va pas bien. Sur ce dernier chef on dit que c’est médisance. Il est constant qu’il est fort cassé, et que toutes les prophéties ne lui donnent pas longtemps à vivre^[1]. Dieu le conserve ! au moins jusques à ce que nous soyons bien rendus à Paris.

Mille hommages à M^me de Lamoignon. M. l’abbé de Guénégaud^[2] ci-présent me prie de bien vous assurer de ses respects. Je n’écrirai point à Monsieur de Troyes^[3] ; je ne pourrais lui mander que les mêmes choses. Vous aurez la bonté de lui en faire part, puisqu’il est à Paris.

J’ai été ravi de revoir notre bon cardinal de Fourbin^[4] ; c’est à lui à nous répondre du pape^[5]. On dit qu’il en a déjà obtenu le gratis pour les bulles de Chartres^[6] (cela

↑ 8. Il ne mourut qu’en septembre 1700, après un pontificat de plus de neuf années.
↑ 9. Voyez tome VIII, p. 309, note 10. Coulanges l’avait eu pour commensal et s’était lié d’amitié avec lui pendant le dernier conclave. Voyez ses Mémoires, p. 238.
↑ 10. Voyez tome IV, p. 358, note 3.
↑ 11. Au sortir du conclave.
↑ 12. « Je crois que l’ambassadeur ne lui fit pas (au pape) de grandes instances pour la conclusion de l’affaire des bulles, qui étoit devenue celle du cardinal de Janson. Il ne savoit que trop que l’honneur de la conclusion ne lui en étoit pas réservé. » (Mémoires de Coulanges, p. 258.)
↑ 13. Le Roi avait donné l’évêché de Chartres à l’abbé Paul Godet des Marais le 6 février 1690 : voyez le Journal de Dangeau à cette date ; Saint-Simon y a joint la note suivante : « Cet évêque de Chartres étoit à le voir une barbe sale de fond de séminaire, et dans le vrai un homme d’esprit, d’honneur, d’une piété solide, quoique entêté, capable d’amitié, plein de sentiments nobles, désintéressé d’avoir, mais point du tout de pouvoir, grand et bon évêque, très-résident, très-appliqué, et très-aumônier, fort savant et bon théologien, grand ennemi des jansénistes, presque autant des jésuites, encore plus de la morale relâchée, médiocrement ultramontain, quoique pétri de Saint-Sulpice, dont il n’avoit point pris les petitesses et

[1] 8. Il ne mourut qu’en septembre 1700, après un pontificat de plus de neuf années.

[2] 9. Voyez tome VIII, p. 309, note 10. Coulanges l’avait eu pour commensal et s’était lié d’amitié avec lui pendant le dernier conclave. Voyez ses Mémoires, p. 238.

[3] 10. Voyez tome IV, p. 358, note 3.

[4] 11. Au sortir du conclave.

[5] 12. « Je crois que l’ambassadeur ne lui fit pas (au pape) de grandes instances pour la conclusion de l’affaire des bulles, qui étoit devenue celle du cardinal de Janson. Il ne savoit que trop que l’honneur de la conclusion ne lui en étoit pas réservé. » (Mémoires de Coulanges, p. 258.)

[p36-6] 13. Le Roi avait donné l’évêché de Chartres à l’abbé Paul Godet des Marais le 6 février 1690 : voyez le Journal de Dangeau à cette date ; Saint-Simon y a joint la note suivante : « Cet évêque de Chartres étoit à le voir une barbe sale de fond de séminaire, et dans le vrai un homme d’esprit, d’honneur, d’une piété solide, quoique entêté, capable d’amitié, plein de sentiments nobles, désintéressé d’avoir, mais point du tout de pouvoir, grand et bon évêque, très-résident, très-appliqué, et très-aumônier, fort savant et bon théologien, grand ennemi des jansénistes, presque autant des jésuites, encore plus de la morale relâchée, médiocrement ultramontain, quoique pétri de Saint-Sulpice, dont il n’avoit point pris les petitesses et

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