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1471 . ··— DE MADAME DE COULANGES A, A MADAME DE SIMIANE.

A Paris, le 14è septembre.

J`A1 été fort aise, Madame, d’apprendre par vous le rétablissement de la santé de Madame votre mère ; mais je ne puis m`oter la pensée que la personne du monde qui s`intéressoit le plus à cette santé, n'ait point partagé notre joie : ah ! Madame, je ne m’accoutume point à ne plus espérer qu`aucun retour nous amène ce que nous regrettons avec tant de raison. Je comprends ce que sera pour Mme de Grignan de se trouver en ce pays—ci au milieu de ces tristes souvenirs. Je suis fort occupée de ce que vous nous prive ?. de l`espérance de votre retour ; il me semble que vous seriez bien nécessaire à Madame votre mère ; et je vous avoue que j`aurois plus de joie de vous revoir qu`il ne convient à une personne de mon âge. Vous êtes faite pour charmer tout ce qui est aimable et jeune comme vous, et c`est vous oilenser que de vous aimer aussi véritablement que je fais ; mais qu`importe ? je ne sens point que puisse m’empêcl1er de vous oH`en— ser ni d`espérer que vous me pardonncrez. Que dites-vous, Madame, de notre duchesse du Lude ‘ ? Je l`emba1·quai mardi, avec les dames du palaisz, dans une santé parfaite ; jamais on n`a marqué tant de confiance en une personne, que le Roi et Mme de Maintenon ont fait pour elle dans cette occasion, et je vous L12·1·rn.1z 1471. — 1, Elle avait été nommée, le 2 septembre, dame d’honneur cle la duchesse de Bourgogne, Elle partit, avec les autres dames, le mardi Il septembre, pour aller recevoir la princesse au Pont-Beauvoisin. Voyez la Gazette du 15 septembre. 2. Ces autres dames étaient, ¢l’après le numéro de la Gazette cité dans la note précédente, la marquise de Dangeau, la comtesse de Roussy, la marquise de Nogaret et la marquise d’O.