une si longue lettre ; mais le goût que j’y trouve me doit faire espérer que vous ne vous en plaindrez pas.
- 1465. -- DE NICOLAS LE CAMUS
AU CHEVALIER DE GRIGNAN.
Que Mme de Grignan a raison, Monsieur, et que je sens comme elle les renouvellements des douleurs et de la tristesse de la perte que j`ai faite, et comme cela revient à tous les moments de la vie ! J`ai lu et relu votre lettre[1], et je n`ai trouvé que le parti d'être bien affligé.
Je crois qu'il n'y a rien de mieux que de signer l'acte que je vous ai envoyé. Les papiers qui sont dans la cassette me paroissent de conséquence pour Mme de Grignan ; et à vous dire la vérité, lorsque j'ai fait entendre à M. le marquis de Sévigné l`intention de Madame sa mère, il signa l`acte de bonne grâce, tel que je l’ai envoyé ; et comme Mme de Grignan n'a rien à demander à Monsieur son frère, il ne paroît rien de mieux a faire que de signer l’acte sans différer. Je déposerai les deux actes chez un notaire, et je donnerai les papiers à qui Mme de Grignan ordonnera.
Je suis ravi que sa santé se rétablisse, et que vous méditiez tous un voyage vers le mois d`octobre. Je vous prie, Monsieur, de m`aimer et de me croire à vous avec tout l'attachement possible.
L'on ne parle ici que de paix, de mariage et de joie, qui ne me font pas plus gai.
- ↑ LETTRE 1465 (d’après une copie de l’original autographe). -- Voyez ci-dessus, p. 399, note 3.