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son de Choisy ; Mme de Louvois et lui y sont établis pour tout l’été ; on est obligé tous les jours d`y avoir deux tables, par la quantité de monde qui s`y trouve ; un lansquenet ensuite, et puis des promenades délicieuses ; joignez à tout cela les plaisirs qui suivent l'abon— dance, et vous trouverez que Choisy est un séjour enchanté ; il y a trop de ces plaisirs pour moi, et je ne saurois me résoudre à y passer plusieurs jours ; mon goût augmente pour la solitude, ou du moins pour une tres-petite compagnie. Mme de Mornay ne quitte plus Mme de Maintenon ; elle va à Marly[1] ; enfin, Madame, je ne trouve rien de si extraordinaire que de la voir dans tous les plaisirs, pendant que vous êtes éloignée du monde et du bruit ; il est vrai que vous avez de grandes ressources dans vous-même. Adieu, Madame : je vous demande en gràce de ne pas négliger l’occasion de dire à M. le comte de Grignan combien je l'honore ; mais surtout, rendez-moi de bons offices auprès de vous, Je vous en supplie.


  • 1462. -- DE NICOLAS LE CAMUS[2]

A MADAME DE GRIGNAN.

JE ne sais, Madame, si vous aviez quelque connoissance que Mme de Sévigné m'eùt laissé, après qu’elle fut partie, une cassette cachetée de ses armes. Elle ne m`écrivit point, et je compris facilement que c'étoit pour les mêmes raisons et aux mêmes conditions qu'elle m’avoit bien voulu confier la même cassette, lorsqu’elle

  1. LETTRE 1461. -- 1. Mme de Mornay fut pour la première fois admise au voyage de Marly le 16 juin 1696.
  2. LETTRE`1462; (d’après une copie de l’original autographe).-- 1. Le lieutenant civil. Voyez tome VIII, p.74, note 6. lieutenant civil. Voyez tome VHl, p.74, note 6.