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Monsieur, de mon parfait attachement pour vous et du véritable respect avec lequel je suis, Monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,

GRIGNAN.

1460. -- DE COULANGES A MADAME DE SIMIANE.

A Choisy, le 6° juin.

Vous êtes bien honnête et bien aimable, Madame, de vouloir bien continuer, comme vous faites, à me donner de vos nouvelles et de celles de Madame votre mère : elles sont toujours bien tristes, et se peut-il autrement ? L'absence de M. de Simiane, et l'état même où la renommée publie qu'il vous a laissée, ne contribueront pas à vous tirer de votre profonde mélancolie. Tout ce que je vous demande, et à Mme de Grignan, c'est qu'au moins vous songiez très-sérieusement à vos santés, car voilà ce que la vie a de plus précieux. Madame votre mère fait-elle bien de vouloir encore passer son été à Grignan ? Il est vrai qu`on n'est jamais mieux que chez soi ; mais le changement d'air achèveroit peut-être de la rétablir, et lui donneroit plus de force pour s'acheminer en ce pays—ci, quand la Providence en ordonneroit. Cette même Providence, qui règle tout, fait qu'il y a cinq semaines entières que je suis dans cette délicieuse maison, sans savoir précisément quand je la quitterai ; car Mme de Louvois en est si contente et si charmée, qu'elle ne songe point à Paris. Nous allons ensemble lundi à Bâville pour deux jours, qu'il y a longtemps qu'elle a promis à M. de Lamoignon, et nous en reviendrons par Villeroi[1], où la duchesse se rendra pour nous en faire les

  1. LETTRE 1460. -- 1 . Près de Corbeil voyez tome VIII,p. 152, note 23.