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en serons toujours très-sensiblement obligés : je suis ravie de la connoître ; elle a un très-bon cœur et une véritable générosité. Il faut espérer que notre grande fille sera bien mariée[1] ; mais ce ne peut plus être qu’au retour de la campagne ; car rien ne nous convient plus dans la robe. Je m'en vais vite finir ce petit billet, car Mme de Montespan me vient prendre dès la pointe du jour, pour aller entendre le P. de la Ferté, qui prêche comme un Bourdaloue, et qui ressemble si fort au duc son frère , qu’on ne se peut empêcher de rire des discours qu`ils tiennent tous deux ; Madame de Fontevrault vient aussi ; voilà bien des sermons que j'entends avec cette bonne compagnie, qui part dans huit jours pour aller à Bourbon. Moins Mme de Grignan se rétablit où elle est, plus elle se devroit presser de changer d`air ; séparément de l'intérêt que j`ai à donner ce conseil, c’est l’avis de tous les gens habiles. Quand reverrons-nous aussi Mme de Simiane ? elle ne s`en soucie guère ; elle a de quoi s`amuser, pendant que nous soupirons ici après elle. Je ferai vos compliments à la maréchale de Créquy, et ceux de M. et de Mme de Grignan, je vous en assure, ma très-aimable ; Le Roi a donné deux mille louis au maréchal de Choiseul, pour l'aiderrà faire son équipage ; je ne sais si le marquis de Grignan ira avec lui. Adieu, ma vraie amie, et vite adieu : on me presse de sortir.


FIN DES LETTRES DE ET A MADAME DE SEVIGNE

  1. 2. Elle épousa en 1699 le comte de Tillières.