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retenue. M. de Saint-Amant a bien mieux marié sa fille que M. Douilly ; mais voyez le Mercure galant du mois de février, et vous verrez que c’est une maison que la maison de Douilly[1]. Votre amie vous dit des merveilles en attendant vendredi[2]. La maréchale de Créquy partit hier en poste pour aller au secours de Blanchefort[3] son fils bien-aimé, qui est malade à Tournai.


1696

1450. — DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 19e mars.

Voilà le chapitre des mariages fini ; c’est maintenant celui des morts qui commence. Mme de Guise partit de ce monde samedi[4] sur le midi ; elle étoit tombée malade le mardi seulement, d’une grosse fièvre, avec une fluxion sur la poitrine ; on ne peut guère être emportée plus rapidement ; elle est morte à Versailles, avec beaucoup de connoissance et de résignation ; le Roi la vit deux heures avant qu’elle mourût ; après un entretien assez long, il sortit d’auprès d’elle pénétré de douleur et tout en larmes ; et le lendemain, c’est-à-dire hier, il partit pour Marly, où il sera jusques à samedi au soir. La pauvre ma-

  1. 15. En effet, s’il en fallait croire une note insérée dans le Mercure galant, du mois de février 1696, p. 17I, M. Douilly, fermier général, se serait rattaché à une famille de Normandie dont les titres remontaient jusqu’en 1463 ; mais on sait que ces sortes de généalogies étaient envoyées aux rédacteurs par les familles. (Note de l’édition de 1818.) Voyez ci-dessus, p. 359 et 360.
  2. 16. Le vendredi 16 mars. La lettre de Coulanges est du mercredi 14
  3. 17. voyez tome VIII, p. 46, note 3, et ci-après, p. 381, la dernière lettre de Mme de Sévigné.
  4. Lettre 1450. — 1. Le 17 mars. Voyez le Journal de Dangeau à cette date, et le Mercure de mars, p. 253. — Sur Mme de Guise, Élisabeth d’Orléans, fille de Gaston, voyez tome II, p. 122, note 6.