Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nom ; mais par l’amitié que je conserve pour vous, Monsieur, et par celle que je me flatte que vous avez encore pour nous, je ne le ferme point, et tout librement je vous conjure de vouloir bien le lire, et le faire entendre à M. Barbeyrac ; car je n’écris pas méthodiquement, et c’est vous seul qui pouvez l’expliquer. Ayez donc cette charité, Monsieur : vous ne chercherez pas bien loin pour trouver dans votre cœur toute la bonté qui nous est nécessaire pour vous faire excuser de pareilles libertés. Voici une troisième raison de vous écrire : il faut bien que je vous envoie une lettre que j’ai enfin escroquée à la philosophie de notre cher Corbinelli. Il m’a donné le nom de scélérat que j’avois oublié, et que vous méritiez si bien. Adieu donc, illustre scélérat : jamais une telle qualité n’a été si parfaitement estimée et de la mère et de la fille, qu’elle l’est en vous. C’est un goût que vous renouvelez dès que nous revoyons la plus petite de vos lettres, et la moindre période qui nous redonne ce style qui a trouvé si particulièrement le secret de nous plaire.


1696

1449. —— DE COULANGES À MESDAMES DE SÉVIGNÉ ET DE GRIGNAN.

À Paris, le 14e mars.

L' in-folio m’a attiré un très-bon in-quarto[1] ; je le reçus avant-hier matin, et tout à propos pour en faire part à mon charmant cardinal, qui se rendit à mon lever au moment que j’y pensois le moins : il fut ravi de votre lettre, et que ne me dit-il point d’obligeant pour vous et pour tout ce qui porte le nom de Grignan ? Comptez tous

  1. Lettre 1449. — 1. Voyez ci-dessus, p. 357, le commencement de la lettre du 17 février précédent.