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le jeune duc de la Force, qui seroit bien son fils. J’ai trouvé en arrivant ici le mariage de Mlle de Bagnols avec M. de Poissy sur le côté, je ne sais par quelle faute : il y a du pour et du contre dans tout cela. Adieu, Mesdames : je vous adore et vous embrasse.


1696

1447. — DE COULANGES À MADAME DE SIMIANE.

À Paris, le 27e février.

Vous ne manquez à rien, divine Pauline, et j’ai bien des pardons à vous demander d’avoir soupçonné, comme j’ai fait, votre régularité ; je me garderai bien désormais de tomber dans la faute énorme que j’ai commise envers vous : je ne veux point passer auprès de vous pour un petit bonhomme épineux, et vous pouvez fort bien écrire à vos bons points et aisements, comme on dit,[1] et quelquefois même ne me faire aucune réponse, sans que jamais j’en sois offensé. Il faut bien quelque petit commerce entre nous, pour entretenir connoissance ; mais il faut qu’il soit libre, et le mettre en œuvre quand la fantaisie vous en prend : n’est-ce pas bien parler ? Il y a huit jours que je suis à Paris, à donner presque tout mon temps à Mme de Louvois, qui est sans colique véritablement, mais qui a été si mal menée, et qui a tant de vapeurs qu’elle a toutes les peines du monde à se remettre. L’ambassadeur de Portugal[2] fit hier son entrée

  1. Lettre 1447. — 1. « Aisement, s. m. Commodité. Il est vieux au singulier, et il n’a plus d’usage au pluriel que dans cette phrase populaire : À ses bons points et aisements, pour dire : à sa commodité. » (Dictionnaire de l’Académie de 1694.)
  2. 2. Le marquis de Cascaës, ambassadeur extraordinaire de Portugal, qui repartit en novembre 1699, après avoir gagné au lansquenet, dit Dangeau (tome VII, p. 191), plus de cent mille écus. Le maré-