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comme vous le souhaitez, et il semble que cette petite fièvre qui paroissoit si lente, en ait eu aussi pour fuir aux approches seulement du nom de M. Barbeyrac. Tout de bon, Monsieur, il y a du miracle à un si prompt changement, et je ne saurois douter que vos souhaits et vos prières n’y aient contribué. Jugez de ma reconnoissance par leur effet. Ma fille est de moitié de tout ce que je vous dis ici : elle vous fait mille remerciements, et vous conjure d’en faire beaucoup à M. Barbeyrac. Nous sommes trop heureuses de n’avoir plus qu’à prendre patience, et de la rhubarbe, dont elle se trouve tout à fait bien. Nous ne doutons pas que dans cet état de repos, M. Barbeyrac n’approuve ce remède, avec un régime qui est quelquefois le meilleur de tous. Remerciez Dieu, Monsieur, et pour vous, et pour nous, car nous ne saurions douter que vous ne soyez intéressé dans cette reconnoissance ; et puis, Monsieur, jetez les yeux sur tous les habitants de ce château, et jugez de leurs sentiments pour vous.


1696

1444. — DE COULANGES ET DU CARDINAL DE BOUILLON A MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Saint-Martin, le 17e février.

de coulanges.

Mais pourquoi ne pas écrire quelquefois in-folio, quand on trouve un beau et bon papier qui vous y invite ? J’ai reçu ici, ma très-aimable gouvernante, la grande et la petite lettre que vous avez bien voulu m’écrire en même jour pour répondre à toutes les miennes ; et je suis toujours charmé de votre style et de votre bon et loyal commerce. Il y a tantôt quinze jours que je suis ici auprès de cet adorable cardinal ; et il y a tantôt quinze