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1696

1441. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ AU PRÉSIDENT DE MOULCEAU.

À Grignan, mercredi 25e janvier.

J’ai répondu, Monsieur, à votre dernière lettre au commencement de cette année[1] : ce billet est donc uniquement pour vous supplier de faire lire ces consultations sur l’état de ma fille à M. Barbeyrac[2], le prier qu`il augmente, s`il se peut, son application ordinaire pour nous donner son avis, que nous estimons beaucoup, de nous l’envoyer le plus promptement qu’il sera possible[3]. Voilà, Monsieur, ce que je demande à votre cœur, qui sans doute n’a pas oublié combien le mien est tendre et sensible à ce qui touche ma fille ; et dans une occasion si importante je croirois vous offenser si je vous faisois la moindre excuse et le moindre compliment.

  1. Lettre 1441 — 1. Voyez la lettre précédente.
  2. 2. Charles Barbeyrac, célèbre médecin, né à Céreste en Provence, fut reçu docteur à Montpellier en 1649. Il simplifia beaucoup la pratique de la médecine. Il mourut à l’âge de soixante-dix ans, le 6 novembre 1699, laissant un fils, qui fut docteur en médecine et trésorier de France à Montpellier, et deux filles. Son neveu Jean Barbeyrac, qui a traduit le traité de Grotius : De jure belli et pacis, et le Droit de la nature et des gens de Puffendorf, fut obligé de sortir de France à cause de la révocation de l’édit de Nantes.
  3. 3. Nous suivons le texte de l’édition de 1773, où cette lettre a paru d’abord. Peut-être faut-il ponctuer autrement, finir la phrase à beaucoup, et continuer ainsi : « De nous l’envoyer le plus promptement qu’il sera possible, voilà, Monsieur, ce que je demande, etc. »