Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/35

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1691 ils sont très-dignes de vous en attirer d’autres. Vous devez avoir reçu nos lettres du 15e mai, qui vous auront fait voir qu’enfin, enfin, nous avons reçu toutes les vôtres ; et même celle-ci répond à deux, car nous vous devons la réponse du 20e mai et du 12e juin. Voilà donc notre compte ; je serois bien fâchée d’en avoir perdu aucune des vôtres ; outre leur prix, que vous savez que j’estime, elles ont quasi toujours été accompagnées des ouvrages de M. de Nevers, dont j’ai fait un petit recueil que je ne donnerois pas pour bien de l’argent. Je ne sais pourquoi vous ne recevez point nos lettres, et encore moins pourquoi vous ne faites point un pape ; à voir comme vous vous y êtes pris d’abord, je croyois qu’il n’y eût rien au monde de si aisé ; mais nous voyons, au contraire, qu’il n’y a rien de si difficile ; je crois qu’à la fin il faudra que le Saint-Esprit s’en mêle ; oh ! dépêchez-vous donc de l’en prier, car nous avons une extrême envie de vous voir. M. de Chaulnes mande à ma fille que la chose du monde à quoi l’on songe le moins dans le conclave, c’est à faire un pape, et qu’il lui en mande par là tout le secret ; toute sa lettre est parfaitement agréable. Mon fils avoit une si forte envie d’obéir à ce duc, que sans ma fille, je crois qu’il auroit péri dans cette entreprise, non point pour Rome, mais pour voir cet illustre ambassadeur, et vous aussi, mon cher cousin ; mais Mme de Grignan a décidé en maîtresse de la maison, et en Provençale qui connoît mieux que nous la force du soleil d’Italie en ce temps—ci. Revenez donc nous voir, mon cher voisin, venez nous embrasser. Je consens à tout ce que fait Mme de Coulanges pour son Temple ;

    de nouveaux couplets, qu’il donne à la suite des triolets (p. 249 et 250), et qui, comme le dit Mme de Sévigné, lui en attirèrent d’autres du duc de Nevers, rapportés également dans ses Mémoires (p. 250-252).