1696
ciers généraux[1] ; j’en ai la liste devant mes yeux ; je ne
vous l’envoie point, parce que Monsieur votre frère apparemment ne manquera pas de vous l’envoyer ; j’ai été
fort fâché de n’y pas trouver son nom. Je n’ai vu Madame
votre belle-sœur qu’une seule fois ; à moins que
vous ne soyez tous ici, je comprends fort bien que nous
ne ferons pas grande connoissance ; mais quand y serez-vous,
Mesdames ? La santé de Madame votre mère se
fortifie-t-elle assez pour que nous puissions croire aux
paroles qu’on nous donne pour le mois de mars ? J’ai été
ravi de savoir que Mme de Sévigné couroit le pays : j’aime
assez que son étoile ait quelque rapport avec la mienne,
qu’on peut très-bien appeler errante. Il seroit difficile de
mettre mieux en œuvre le regain de jeunesse dont je suis
en possession ; Dieu veuille qu’il dure encore quelques
années ! mais il est extraordinaire que j’ignore ce qu’est
devenue cette goutte qui m’affligea tant il y a deux ans,
et dont vous me consoliez par me tendre si obligeamment
le bras, pour me faire faire dans ma chambre quelque
sorte d’exercice. Voilà une lettre qui me mène loin,
comme vous voyez ; mais que puis-je mieux faire que
de m’entretenir avec vous, mon adorable Pauline, puisque
j’en ai le temps ? Mme de Louvois est allée courir la ville ;
et comme le maître de la maison, je suis demeuré dans
sa chambre avec un très-bon feu, et tous les instruments
nécessaires pour vous écrire ; elle m’a même laissé tout à
propos Mme la duchesse de Villeroi, pour qu’elle s’acquitte
envers vous d’un compliment qu’il y a longtemps
- ↑ 12. Le 3 janvier, le Roi fit une promotion de seize lieutenants généraux, vingt—sept maréchaux de camp et cinquante-neuf brigadiers. Le 4 il nomma encore trois maréchaux de camp ; le 6, un lieutenant général, treize maréchaux de camp et deux brigadiers. Les jours suivants il y eut encore quelques promotions isolées. Voyez les premiers numéros de la Gazette de 1696.