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gnelai[1] et de M. de Luxembourg ne se publie point encore ; tout est d’accord, il n’est plus question que du consentement de Mme de Luxembourg. On tient celui de Mlle de Monaco[2] en fort bon chemin avec le duc d’Uzès ; et celui du marquis de Janson avec Mlle de Virieu[3] Pour celui de Mlle de Duras avec M. de Lesdiguières, les uns parient pour, et les autres contre ; mais Mme de Lesdiguières se décrie si fort, qu’on commence à la regarder comme la femelle de M. de Mazarin ; il sera plaisant que Mme de Duras, par son bon esprit, ait profité à bon marché de l’extravagance de l’un et de l’autre, pour aussi bien établir ses filles[4]. Le maréchal de Lorges s’est retiré du service, les uns disent volontairement, les autres le contraire[5]. Le Roi vient de faire cent mille offi-

  1. 7. Voyez ci-dessus, p. 239, la lettre du 4 février 1695.
  2. 8. Anne-Hippolyte Grimaldi, fille du prince de Monaco, épousa le 18 janvier 1696, à l’âge de trente-quatre ans, Jean-Charles de Crussol, duc d’Uzès à la mort de son frère aîné (tué en 1693), qui avait quinze ans de moins qu’elle. Elle mourut en couches le 23 juillet 1700, à trente-huit ans (voyez Saint-Simon, tome II, p. 419), ne laissant que des filles. Le duc d’Uzès se remaria, le 13 mars 1706, à Mlle de Bullion, et mourut le 20 juillet 1739.
  3. 9. Joseph de Forbin, marquis de Janson, baron de Villelaure, neveu du cardinal, épousa à cette époque Marie Prunier, demoiselle de Virieu, fille de Nicolas Prunier marquis de Saint-André, premier président du parlement de Grenoble, et de Marie du Faure, marquise de Virieu (voyez le P. Anselme, tome VIII, p. 296). Il mourut en novembre 1705.
  4. 10. Elle avait en 1685 marié l’aînée au duc de la Meilleraye, fils de l’extravagant duc de Mazarin : voyez tome IX, p. 158 et 159.
  5. 11. Voici ce que dit Dangeau, à la date du 2 janvier : « Le Roi a parlé à M. le maréchal de Lorges avec beaucoup de bonté ; il lui a témoigné être fort content de lui, et lui a dit qu’il étoit bien fâché que sa mauvaise santé le mît hors d’état de commander cette année son armée d’Allemagne comme à l’ordinaire. On ne sait point encore qui le Roi choisira pour la commander. M. le maréchal de Lorges n’avoit point prié le Roi de le dispenser de cet honneur-là. »