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1695 diner du lendemain. M. de Bagnols[1] est de retour : je le trouve triste et abattu, sa grande fille[2] maigre, et je ne vois point de mariage prêt. Je donne tous les jours Mme de Grignan pour exemple : rien n’est pareil à la manière dont elle établit sa famille. Je loue et approuve beaucoup une pareille conduite.

Celle de Mme de Lesdiguières est bien extraordinaire. Après avoir pensé qu’il n’y avoit que Mlle de Clérembault au monde pour son fils, et avoir réglé toutes choses, avoir été contente de deux cent mille écus, elle a rompu ce mariage, avec des circonstances très-désagréables pour M. et Mme de Clérembault. On prétend qu’elle veut présentement Mlle de Duras[3]. Rien ne peut surprendre de cette femme.

Je passe ma vie à faire la question à M. de Tréville que vous lui faites. Il n’a aucune bonne raison à me répondre, si ce n’est que la raison ne se mêloit pas de ses affaires dans ce temps-là.

Je vous prie, ma très-aimable, de vouloir bien dire à M. le chevalier de Grignan que Mme de Montchevreuil, qui compte sur son amitié, m’a fait promettre que je ne lui laisserois pas ignorer notre mariage. Je vous demande en même temps de lui vouloir dire bien des choses de ma part.

M. de Coulanges est à Versailles ; il y a de grandes affaires ; car il faut, à ce qu’il dit, qu’il entende les

  1. 4. Le beau-frère de Mme de Coulanges, et son neveu à la mode de Bretagne (voyez tome II, p. 507, l’apostille de Coulanges).
  2. 5. Michelle du Gué Bagnols, petite-nièce à la mode de Bretagne de Mme de Coulanges, mariée, probablement en janvier 1699, au comte de Tillières. Elle n’avait qu’un frère, non marié à la fin de 1698. Voyez Dangeau au 25 décembre 1698. Voyez aussi la lettre du I2 février 1695, p. 242, fin de la note 5, et les lettres des 4 janvier et 7 mars 1697.
  3. 6. Voyez la lettre du 28 octobre précédent, p. 327 et note 6.