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1691 c’est ; mais si vous venez à Paris cette année, je vous le dirai et je vous le montrerai. Avant que je sois en ce pays-là, cela sera entre les mains des premières gens du monde.

Votre nièce de Dalet est en Auvergne depuis deux mois, avec son fils ; elle vient de régler les payements de ce que lui devoit son beau-frère de Langhac, et leurs prétentions respectives. Enfin elle a mis un bon ordre à ses affaires en cette province-là. Je l’attends ici tous les jours ; après quoi nous irons, elle à Coligny, et moi aux états de Bourgogne ; et puis j’irai la rejoindre pour aller moi seul à Fontainebleau, le temps que le Roi y sera, et elle à Chaseu. Mme de Bussy est ici, son fils aîné est en Allemagne. L’abbé est à Paris avec sa sœur de Montataire, celle-ci démêle encore un reste de la succession de Manicamp.

Je vous conte tout ce qui regarde ma famille, ma chère cousine. Dites—mo1 maintenant des nouvelles de la vôtre, comment vous vous portez, quand vous serez à Paris, si la belle Madelonne y retournera avec vous, si M. de Grignan est encore à la cour, où est son fils, où est le commandeur[1]6, enfin tout ce qui concerne votre famille de Provence ; après cela mandez-moi des nouvelles de votre famille de Bretagne.

    les divers événements de sa vie. C’est le dernier ouvrage qu’il ait composé ; il fut publié après la mort du comte, en 1694, en deux éditions, dont l’une a pour titre : Les illustres malheureux, par le comte de Bussy Rabutin, avec un discours, etc. Voyez l’apostille de Corbinelli à la suite de la lettre du 12 avril 1692, et deux notes de M. Lalanne, tome II, p. 296 des Mémoires, et tome VI, p. 573 de la Correspondance de Bussy.

  1. 6. Le chevalier de Grignan très-probablement : voyez la réponse de Mme de Sévigné, p. 32. Saint-Simon (au Journal de Dangeau, tome X, p. 291) dit qu’il « n’étoit chevalier (chevalier de Malte sans doute) que de nom » ; on ne voit pas qu’il ait jamais été appelé commandeur. — À la ligne suivante, les mots de Provence ont été omis dans les éditions antérieures.