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1691

1322. — DU COMTE DE BUSSY RABUTIN À MADAME DE SÉVIGNÉ.

Six mois après que j’eus écrit cette lettre (no 1309, tome IX, p. 596), j’écrivis celle-ci à Mme de Sévigné.
À Chaseu, ce 20e mai 1691.

Qu’êtes-vous devenue, ma chère cousine ? je vous ai écrit le dernier, du 10e décembre[1] : je n’ai pas ouï parler de vous depuis ce temps-là ; pour moi, je n’ai bougé d’ici, où, à des rhumatismes près, je me suis assez bien porté. Si vous m’aviez fait réponse mes fluxions ne m’auroient pas empêché de vous répliquer : le rhumatisme n’a pas été jusqu’à l’esprit[2]. J’écrivis le jour de l’an dernier au Roi[3] seulement pour entretenir les bonnes coutumes, car je ne lui demandois rien ; au contraire je lui donnois mille souhaits, et une partie de mes vœux a déjà été exaucée dans la prise de Mons[4].

Comme vous savez qu’il est difficile que je demeure sans rien faire, je m’occupe présentement à quelque chose de conséquence[5] ; je ne puis vous mander ce que

  1. Lettre 1322. — 1. Tel est le texte de la copie autographe. L’édition de 1697 donne : « je vous ai écrit le dernier au mois de décembre. » Les éditions les plus récentes portent ici : « je vous ai écrit le 10e décembre dernier ; » et trois lignes plus bas : réflexions, au lieu de fluxions.
  2. 2. L’esprit a été changé dans le manuscrit, par une autre main que celle de Bussy, en la tête ; et de même, trois lignes plus loin, donnois en faisois.
  3. 3. Cette lettre au Roi n’est ni dans le manuscrit, ni dans l’édition de 1697, non plus que dans les Nouvelles lettres (1709).
  4. 4. Tout le reste de la lettre a été biffé dans le manuscrit, et remplacé, d’une autre main, par cette seule phrase : « Adieu, ma chère cousine : je ne sais rien de ce pays qui vous pût divertir. » Ces mots terminent la lettre dans l’édition de 1697, où l’on a omis tout ce qui avait été effacé.
  5. Le Discours à ses enfants sur le bon usage des adversités et sur