Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 10.djvu/317

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


loin de Grignan, il faudroit s’en approcher, mon amie. Je pardonne à Mme de Sully cette maladie ; mais Mme de Grignan est trop avancée pour son âge. On prétend que de toutes les façons d’être malade, c’est la moins fâcheuse. Je vous demande toujours des nouvelles de Mme de Grignan, dont je suis très-sincèrement en peine. Ne me laissez point oublier dans le château que vous habitez, et baisez pour l’amour de moi la charmante Pauline : vous m’avouerez que j’exige des choses bien difficiles de votre amitié.


1695

1429. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 16e septembre.

Ce n’est que pour marquer la cadence que je vous écris aujourd’hui, Madame, car je n’ai point reçu de vos lettres cette semaine, et je suis toute honteuse de n’avoir pas de grands événements à vous mander ; depuis quelque temps, ils ne nous ont pas manqué : de vous dire que le Roi est à Marly depuis huit jours, voilà une belle affaire ! la duchesse du Lude y est ; le Roi en revient demain, et doit partir jeudi 22e de ce mois, pour aller à Fontainebleau[1]. Une assez grande nouvelle, c’est que je crois que j’irai dimanche à Versailles pour deux ou trois jours. Il sera question incessamment du voyage de Chaulnes ; j’espère encore que j’en serai ; mais j’ai une santé qui me dérange si aisément, que je n’ose plus faire de projets. M. de Coulanges doit revenir aujourd’hui d’Evreux pour rompre avec Mme de Louvois, et aller à

  1. Lettre 1429. — 1. Voyez ci-dessus, p. 308, note 2.