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par toutes ses lettres de vous dire des choses infinies de sa part. Le Roi doit partir le 24e de ce mois pour aller à Fontainebleau[1]. M. et Mme de Chaulnes partent incessamment pour Chaulnes, et le bruit court que je vais avec eux. Je prends des eaux de Forges, dont je me trouve assez bien. Je suis ravie que la santé de Mme de Grignan soit bonne ; je m’en réjouis avec vous et avec elle. Faites-vous la violence d’embrasser la charmante Pauline pour l’amour de moi ; je vous en conjure, ma très-aimable.


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1695

1428. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 9e septembre.

Que d’événements, Madame ! que de discours ! que de chansons ! que d’épigrammes ! que de dignités ! Le maréchal de Boufflers est duc[2], vous le savez déjà. Le même courrier qui a apporté la réduction de Namur, lui a été renvoyé pour lui apprendre que le Roi le faisoit duc, et lui dire en même temps qu’il pouvoit prendre le chemin de la cour. Quand il s’est trouvé pressé par sa reconnoissance de venir remercier le Roi, le prince d’Orange lui a dit qu’il le faisoit son prisonnier ; on prétend qu’il a pris cette conduite sur celle que nous avons eue à Dixmude[3] ; il a bien voulu cependant le laisser revenir à la cour sur sa parole ; mais le maréchal a cru devoir at-

  1. 2. C’est le 22 que le Roi partit de Versailles pour aller à Fontainebleau. Voyez la Gazette du 24 septembre.
  2. Lettre 1428. — 1, Voyez la Gazette du 10 septembre.
  3. 2 Au moment où le maréchal de Boufflers sortit de Namur à la tête de la garnison, Létang, lieutenant des gardes du prince d’Orange, l’arrêta prisonnier, sous prétexte que les garnisons de Dixmude et de Deynse avaient été retenues. Cette action était contraire au droit des