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sons, les madrigaux, les bons mots pleuvent sur le maréchal de Villeroi, qui peut-être n’a aucun tort : c’est le malheur des places ; heureux qui n’en a point ! mais peu de gens sentent ce bonheur-là. La comtesse de Gramont est de retour ; je la vis hier si fatiguée des eaux de Bourbon, qu’elle me confirme plus que jamais dans ma paresse ; elle est revenue dans une litière, et elle dit qu’elle aimeroit mieux être revenue à pied. Le Roi doit aller samedi à Meudon pour deux jours ; les distinctions vont rouler présentement sur Meudon, et point sur Marly ; tout y a été cette semaine, jusqu’à M. de Buzanval[1] et M. de Saint-Germain[2]. Comme je me sens incapable de prendre la résolution d’aller à Bourbon, je m’en vais essayer à Paris des eaux de Forges ; cela s’appelle aller du chaud au froid. Depuis que Madame de Fontevrault est ici, Saint-Joseph[3], où elle est presque toujours, est le rendez-vous du beau monde, mais non pas de la galanterie. Adieu, ma très-aimable. Tous les marchés de M. de Chaulnes sont rompus ; Mme de Chaulnes se console de tout avec Mme de Saint-Germain ; elle ne se peut passer d’elle ; et cela apprend à se passer de Mme de Chaulnes.


1695

1427. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 2e septembre.

Hélas ! mon amie, il n’est non plus question de Monsieur l’ArcheVêque, que s’il n’avoit jamais été ; on a dit

  1. 6. Voyez tome II, p. 504, note 2.
  2. 7. Le mari d’une Mme de Saint-Germain, nommée plusieurs fois ? Voyez tome V, p. 396, n0te 10 ; tome VIII, p. 321, et p. 480, note 19.
  3. Voyez la lettre du 4 mars précédent, p. 251, note 14.