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Sanzei ; je plains sa mère ; on dit qu’elle vient attendre de plus près la fin de ce siége ; il nous paroît d’une fureur digne du maréchal[1] qui le défend ; toutes les occasions sont des batailles. Notre Allemagne est assez paisible ; C’est elle qui fait nos principales inquiétudes[2] Adieu, mon cher cousin : ne vous avois-je pas promis que ma lettre seroit bien plate ? On a quelquefois des chagrins, et l’on sait pourquoi ; j’en parle à Mme de Coulanges ; je vous fais les amitiés de ma fille ; vous l’avez parfaitement divertie par vos chansons et votre causerie ; car votre lettre est une vraie conversation. J’ai arrosé tous les appartements de vos souvenirs ; ils ont été reçus et rendus avec empressement. Je vous embrasse, mon aimable cousin, et je vous exhorte à vivre toujours délicieusement en l’honneur de la polygamie[3], qui au lieu d’être un cas pendable pour vous, fait tout le bonheur et le plaisir de votre vie.


1426. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.

À Paris, le 12e août.

La mort de Monsieur de Paris[4], ma très-belle, vous

    Villeroi, après avoir reconnu les positions qu’occupait Guillaume au bord de la Mehaigne, ne jugea point à propos de rien hasarder. »

  1. 6. Du maréchal de Boufflers.
  2. 7. À cause du marquis de Grignan.
  3. 8. Nous avons vu plusieurs fois que Coulanges appelait Mme de Louvois sa seconde femme.
  4. Lettre 1426. — 1. On lit dans le Journal de Dangeau, au 6 août : Le Roi apprit le soir que l’archevêque de Paris étoit mort (à Conflans) fort brusquement, et il n’a pas pu recevoir les sacrements ; il étoit de la maison de_Harlay ; il avoit soixante et onze ans. Outre l’archevêché, qui vaut présentement plus de cent mille francs, il avoit