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1695 Marly pour quinze jours ; si la duchesse du Lude est de ce voyage, ce sera pour la troisième fois de suite ; ces distinctions charment quand on est en ces pays-là : heureux qui peut voir cela du point de vue où il faut l’envisager ! Je n'ai point vu la lettre du P. Quesnel[1] ; on dit qu’il la désavoue, et il ne sauroit mieux faire. Vous savez, ma très-belle, que Monsieur de la Trappe[2]a remis son abbaye entre les mains de dom Zosime[3], supérieur de sa maison, avec la permission du Roi, et qu’il se va trouver simple religieux : cette fin est bien digne de lui, et couronne parfaitement une si belle vie. Pour l’oraison funèbre du P. de la Rue[4], on n’en parle non plus présentement que de celle que l’on fit pour la Reine mère : on ne sait pas qu’il y ait eu un M. de Luxembourg dans le monde ; est bien fou qui compte sur la gloire qui suit la mort ; ce n’est en vérité pas de cela qu’il faut être occupé dans cette vie ; mais les hommes auront toujours leurs erreurs, et les chériront.

M. de Coulanges arriva avant-hier au soir ici plus

    veut faire à une maison auprès de Paris, et M. de Chaulnes aura moins de dépense à faire là qu’ailleurs. » — Voyez la lettre du 10 octobre suivant, p. 322.

  1. 6. Il s’agit vraisemblablement ici de la lettre dans laquelle le P. Quesnel donnait les détails de la vie et de la mort d’Antoine Arnauld : voyez le commencement de la lettre du 29 juillet suivant. Cette lettre a été imprimée à la suite de l’ouvrage intitulé : Question curieuse ou Vie de M. Arnauld. Cologne, 1695, p. 283.
  2. 7. L’abbê de Rancé.
  3. 8. Dom Zosime Foisel ne fut pas longtemps abbé de la Trappe ; il mourut le 3 mars 1696. Dangeau dit à la date du 28 : Dom Zosime, que le Roi avoit fait abbé de la Trappe, est mort depuis quelques jours, et le Roi, pour maintenir l’esprit de réforme établi dans cette maison par l’abbé de Rancé, a nommé pour abbé un autre religieux de la même abbaye (l’indigne dom Gervaise), que lui recommandoit M. l’abbé de Rancé, qui demeure dans la maison comme un simple religieux. »
  4. 9. Voyez ci-dessus, p. 138, note 2, et p. 265, note 7.