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Au milieu de ma lettre il m’échappe à regret
Mais enfin il m’échappe[1]

M. de Bagnols est parti pour l’armée[2] ; et ma sœur sera, je crois, bientôt de retour ; cependant elle ne me parle point encore du jour de son départ. Avez-vous bien chaud à Grignan, ma très-belle ? Je me souviens d’y avoir été par un temps pareil à celui-ci. L’affaire du Ménilmontant paroit tout à fait rompue ; cependant j’ai dans la tête qu’el]e se raccommodera. Adieu, ma chère amie.


*1420. — DE CHARLES DE SÉVIGNÉ À LAMOIGNON.

À Nantes, ce 25e juin 1695.

La guerre est recommencée, Monsieur, bien plus vivement que jamais, entre M. de Morveaux[3] et moi, et sans Monsieur l’évêque de Nantes[4] les choses auroient pu aller bien loin. Comme vous n’avez pas beaucoup de temps à perdre, je viens d’abord au fait.

Je croyois avoir établi une paix ferme et durable en me désistant de mes prétentions sur la lieutenance de Roi de la ville de Nantes[5], et j’avois accablé depuis mon retour M. de Morveaux de mille honnêtetés ; je lui avois même

  1. 4. Voyez tome I, p. 554.
  2. 5. En qualité d’intendant ; il l’avait été en 1693 de l’armée de Luxembourg. Voyez Dangeau, tome IV, p. 306, et tome V, p. 240 ; voyez aussi plus bas, p. 297, note 11.
  3. Lettre 1420. — 1. Le lieutenant du marquis Molac de Rosmadec, qui était gouverneur de Nantes, en même temps que lieutenant général au comté nantais. Il est nommé M. Marvaux dans l’État de la France de 1692 et dans celui de 1694.
  4. 2. Gilles de Beauvau du Rivau : voyez tome VIII, p. 27, note 2.
  5. 3. Le titre de Charles de Sévigné était « lieutenant de Roi de Nantes et du comté nantois. » Voyez l’État de la France de 1694, tome II, p. 598·